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1 personne sur 2 est prête à modifier son ADN pour ne pas être malade

La tech va radicalement changer notre rapport à la santé. L’étude « Health et Data » montre que les early adopters sont déjà prêts à s'en remettre au big data et au trafic de leur génome pour vivre en bonne santé.

La Tech nous permettra-t-elle de mourir en bonne santé ?  Pour l’étude « Health & Data » , Havas et BETC ont interrogé près de 10 000 early-adopters  - des professionnels de la consommation et des influenceurs – sur le futur de la santé et leur rapport aux nouvelles technologies. Et c'est clair : on ne tombera plus malade comme avant...

Mieux vaut prévenir que guérir

La tendance healthy existe-t-elle ? Il suffit de faire un tour sur Instagram pour en avoir le cœur net : les smoothies aux fruits frais, les salades multicolores et les poses de yoga au bord de piscines paradisiaques ont envahi la plateforme. L’objectif ? Afficher aux yeux de tous que l’on prend soin de soi et de sa santé. Une pratique qui peut vite être nuisible : 67% des gens se sentent obligés de poster des contenus « healthy » sur les réseaux sociaux pour éviter le « social media shaming ». Heureusement, certains comptes n’hésitent pas à parodier ce culte de la perfection.

Décrypter son ADN : le nouveau guérisseur

Dans cette ère de la prévention où la maladie n’a plus sa place, l’ignorance est le pire des maux. Plus de 2/3 des sondés souhaitent connaitre leurs risques de développer certaines maladies même s’il n’existe pas de traitement à ce jour. En témoigne, l’enthousiasme généré par les tests ADN qui permettent de connaître son héritage génétique mais surtout de prévoir des futurs soucis de santé.

Selon l’étude, 80% des consommateurs sont intéressés par de tels tests pour connaitre les risques potentiels qui menacent leur santé. S’immuniser contre la grippe ou changer la couleur de ses yeux : certains n’ont pas peur de modifier leur code génétique. La moitié des sondés est même prête à modifier son ADN pour éviter une maladie.

Un tiers d’entre eux vont encore plus loin souhaitent modifier leur génome pour des raisons purement esthétiques.

Le Big Data pour devenir invincible

Dans cette course à la bonne santé, le Big Data fait figure de solution miracle. Trois quarts des consommateurs pensent que, dans le futur, la data permettra de prédire et prévenir les maladies. Un peu plus de la moitié d’entre eux misent sur le fait que les superordinateurs seront même capables de soigner toutes les maladies. A nous la vie éternelle !

Mais pour alimenter ces superordinateurs capables de décrypter notre génome et prévenir les maladies, il faut des données. Nos données personnelles. Avec l’entrée en vigueur du RGPD en Europe, la protection de nos données personnelles s'est trouvée au cœur de toutes les préoccupations ces derniers-mois. Mais lorsqu’il s’agit de santé, les scandales comme celui de Cambridge Analytica sont vite oubliés. 65% des gens sont d’accord pour partager leurs données avec leur assurance santé si cette dernière paie pour l’examen. La santé n'a pas de prix... sauf celui de nos données personnelles. 

La Tech au service de la santé

La data a complétement transformé le secteur de la santé : la relation des gens avec leur santé et leur corps mais aussi les professionnels du secteur et les laboratoires pharmaceutiques. L’étude indique que 40% des gens sont convaincus que les robots vont changer le monde de la santé. En Chine, un robot a déjà obtenu son diplôme de médecine.

Outre les robots, les nouvelles technologies vont surtout renverser les dynamique de pouvoir du secteur. 2/3 des sondés pensent que les startups vont devenir des leaders de la santé aux dépens des grandes entreprises pharmaceutiques. Une vision du futur qu’ils considèrent comme positive puisque la majorité d’entre eux imaginent qu’à la différence des grosses multinationales, les startups ne s’intéressent pas uniquement au profit mais au service qu’elles apportent.

En revanche, la technologie risque de creuser encore un peu plus les inégalités et particulièrement dans le secteur de la santé. Ceux qui ne pourront pas s’offrir les services d’un superordinateur pour décoder leur ADN et s’assurer une bonne santé resteront sur le carreau. Une perspective plutôt sombre qui inquiète 70% des consommateurs interrogés. Pour éviter un système de santé à deux vitesses, ils sont 61% à estimer que les tests génétiques devraient être gratuits pour tous.


Méthodologie

L'étude a été menée par Havas et BETC en février 2018 auprès de 9,447 adultes dans 27 pays : Australie, Belgique, Brésil, Cambodge, Canada, Chine, République Tchèque, Danemark, France, Allemagne, Inde, Indonésie, Irlande, Italie, Laos, Malaisie, Birmanie, Pays-Bas, Philippines, Russie, Arabie Saoudite, Singapour, Espagne, Émirats arabes unis, Ukraine, Royaume-Uni, et les États-Unis.

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