Depuis plusieurs années déjà, le plus grand récif corallien du monde, qui abrite l’un des écosystèmes les plus divers de la planète, est à l’agonie. Dans un rapport publié ce vendredi 20 juillet, le gouvernement australien semble avoir pris conscience de l’urgence absolue de la situation. À l’heure du premier bilan pour le plan Récif 2050, mis en place par l’exécutif en 2015, Canberra “reconnaît explicitement que le changement climatique représente une menace mortelle pour le récif”, rapporte The Sydney Morning Herald.

“Ces propos détonnent complètement par rapport aux précédentes démarches des autorités, qui tentaient de minimiser les dommages subis par le récif par crainte d’entraver le secteur touristique”, estime le quotidien de centre gauche. Le rapport présente quatre moyens possibles pour limiter le réchauffement de la planète à 2 °C par rapport à la période pré-industrielle et endiguer le blanchissement des coraux.

En janvier, l’Australie a lancé un appel aux chercheurs pour qu’ils proposent des solutions innovantes. Sur 69 propositions, Canberra a annoncé ce vendredi 20 juillet que 6 projets avaient été retenus. À première vue, certains peuvent surprendre : des chercheurs envisagent par exemple d’éclaircir les nuages en y injectant des cristaux de sel marin, afin d’augmenter leurs capacités réflectives.

Les projets les plus fous au secours du récif

Une idée qui pourrait en réalité avoir du potentiel, estime David Mead, chercheur à l’Institut australien des sciences marines. Cité par ABC, il a expliqué que son équipe tentait d’envoyer dans les nuages “de petites gouttes d’eau de mer à une fréquence de plusieurs milliards par seconde”, pour faire flotter dans l’air des cristaux de sel qui, une fois injectés à leur tour dans les nuages, permettent d’“augmenter le taux de lumière solaire réfléchie”.

Autre projet – qui peut paraître extravagant de prime abord –, celui de créer un film protecteur invisible au-dessus de l’océan pour le protéger des rayons du soleil. Déjà repérée fin mars par National Geographic, cette idée d’un “bouclier antisoleil”, qui serait “50 000 fois plus fin qu’un cheveu humain” et serait déposé à la surface de l’eau, va être financée pour tester sa faisabilité. Créé à partir du même composant que le squelette des coraux, ce bouclier serait biodégradable et pourrait filtrer “30 % des rayons de soleil qui s’infiltrent dans les coraux”.

Enfin, d’autres chercheurs envisagent d’utiliser les techniques d’impression 3D pour produire un grand nombre de larves de corail, et ainsi soutenir leur croissance.