Marion Rousse : « Je suis aussi légitime qu'un homme pour parler de cyclisme »

ENTRETIEN. Les coulisses du Tour de France, son enfance... La journaliste de France Télévisions Marion Rousse raconte sa passion pour la Grande Boucle.

Propos recueillis par

Marion Rousse a commencé le vélo à l'âge de 6 ans. 

Marion Rousse a commencé le vélo à l'âge de 6 ans. 

© FTV

Temps de lecture : 3 min

Elle participe à l'émission Vélo Club avec Laurent Luyat, commente cette année son deuxième Tour de France avec France Télévisions et s'impose comme une journaliste incontournable de la Grande Boucle, qui entame sa dernière semaine. Marion Rousse a commencé le vélo à l'âge de 6 ans. Mais le « cyclisme féminin, c'est compliqué », reconnaît-elle aujourd'hui. Championne de France sur route en 2012, elle a arrêté sa carrière à 24 ans, alors qu'elle pédalait pour Lotto Soudal Ladies.

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« J'ai commencé sur Eurosport pour les Trois Jours de Flandre-Occidentale, puis la Vuelta d'Espagne. Entre les plateaux télé et les entraînements, c'était difficile de mener les deux de front, alors j'ai arrêté ma carrière. » Aujourd'hui, elle est heureuse de partager sa passion pour le cyclisme à France Télévisions. Entretien.

Lire aussi : Télévision : les dieux du Stade 2

Le Point : Robert Chapatte, Gérard Holtz... Qu'évoquent ces noms pour vous ?

Marion Rousse : Plein de souvenirs ! Quand, enfant, j'allais en famille en vacances dans le sud de la France, on regardait avec mon père et ma sœur Vélo Club, présenté par Gérard Holtz. On ne loupait pas un épisode. Si je ne pouvais pas le voir, je l'enregistrais sur un magnéto VHS, notamment pour voir mon équipe préférée, Bonjour, avec Thomas Voeckler. Je suis né en 1991 dans le Nord et, quand je regardais la télé, c'était Gérard Holtz, je n'ai pas de souvenirs de Chapatte, qui a marqué mon père. Ils nous ont fait rêver, ils ont eu une chouette vie, mais il n'y a pas de raison d'être nostalgique. Le temps passe et les jeunes arrivent !

Parle-t-on différemment selon qu'on travaille sur Eurosport ou sur France Télévisions ?

Oui, cela change de passer d'une chaîne privée comme Eurosport à une chaîne publique écoutée par des millions de personnes. J'ai dû apprendre à parler moins à des spécialistes qu'à des gens qui suivent le Tour mais ne connaissent pas toujours bien le vélo. Des fois, quand je parle d'un « braquet », on me demande dans l'oreillette d'expliquer ce dont il s'agit. Quand j'ai commencé à la télé, j'avais peur qu'on pense : Qui c'est cette petite blonde à l'antenne ? J'ai tout de suite voulu démontrer qu'il ne s'agit pas que de mettre une fille à l'antenne et que je suis aussi légitime qu'un homme pour parler de cyclisme. Nous les femmes, nous avons moins le droit à l'erreur que les hommes. Car on sait que les machos vont être de sortie et nous flinguer sur les réseaux sociaux.

Quelle est la réalité de votre métier ?

Ce sont de très longues journées. Nous sommes enfermés six-sept heures dans une cabine régie dans le noir et c'est dur quand, au bout de 2 km, il n'y a qu'un seul coureur en tête. À midi, il faut mastiquer en silence nos plateaux-repas en coupant nos micros. C'est fatigant durant trois semaines, mais, heureusement, nous avons des maquilleuses pour enlever la fatigue. Nous n'allons que d'arrivée en arrivée, on ne voit pas énormément de coureurs. Je reste souvent pour l'émission Tout le sport, donc on repart vers 21 heures et n'arrive pas avant minuit-1 heure du matin à la prochaine étape.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Ce sont nos « pétages de plombs » sur la route après les étapes. Il y a de bonnes ambiances en voiture avec Céline Géraud, avec qui on écoute de la musique techno et on improvise un karaoké Céline Dion. On s'arrêtait parfois aussi pour un McDonald's ou un resto de vieux routiers qui fait un bon aligot. C'est cela, les à-côtés du métier de commentateur. Le vélo est un sport populaire et de l'arrière-pays.

Craignez-vous qu'un jour France Télévisions ne perde les droits de diffusion du Tour de France ?

France Télévisions est une formidable caisse de résonance, et le Tour, c'est l'histoire de la France. Si le groupe public perdait le Tour de France (droits jusqu'en 2025, NDLR), ce serait un drame.

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Commentaires (24)

  • Elle parle d'un sport quelle a pratiqué et cela se resent.
    J'aime voir ce sport la télé... Je n'aime pas le pratiqué... Je "run"

  • Leber07

    Il y aurait tant de plaintes que France Tv influence pour cet article ? Car sinon aucun intérêt. Y aurait eu Jeannie Longo ça aurait aussi fait des mécontents. Mais on la connaît. Elle, pas. Curieux tout ça.

  • Callaghan

    Il s'agit de reportages sportifs, non du festival de Cannes ou de l'académie française !