Tourisme solidaire : Bagshare met du social dans votre sac à dos

Une jeune start-up parisienne met gratuitement en connection voyageurs humanistes et ONG locales. Le geste utile avant votre départ en vacances.

Par Violaine Duca

Publié le 25 juillet 2018 à 19h50

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 01h19

Difficile, dans l’imaginaire collectif, d’associer esprit start-up et philanthropie. C’est pourtant ce qu’a fait Valérie Demay, la fondatrice de Bagshare, une plateforme gratuite de mise en relations entre voyageurs et ONG locales, créée en janvier 2018. Son credo : démocratiser le tourisme solidaire, à travers une offre simple : garder une place dans ses bagages pour apporter des dons à des associations locales. Une bonne idée quand on sait que 7 Français sur 10 souhaitent voyager de façon plus responsable, sans savoir vraiment comment faire. A l’occasion d’une conférence à la Recyclerie, retour sur une initiative simple et efficace.

C’est dans sa propre expérience de voyageuse que Valérie Demay a puisé l’idée de cette plateforme. « Lors d’un voyage à Cuba, je me suis rendue compte que beaucoup de personnes apportaient des fournitures scolaires. Or, les réels manques étaient en produits d’hygiène » raconte-t-elle. « J’ai eu l’idée de créer une plateforme qui recenserait les associations locales qui œuvrent dans les pays émergents, avec leurs besoins respectifs en matériel. » Pour l’instant, la majorité des ONG se trouve en Colombie (une trentaine). De Tiempo de Fuego - qui tente via le foot et les activités sportives, d’éloigner les enfants des quatiers défavorisés des gangs – à FEM, qui se bat pour les droits des communautés afro-descendantes et indigènes, le domaine d’action est diversifié.

Pour le voyageur, c’est gratuit et simple. Il suffit d’aller sur le site, où sont listés les différents acteurs locaux, vérifiés au préalable, et leurs besoins. Ensuite, il ne reste plus qu’à faire de la place dans ses valises (sans doute la chose la plus difficile...) pour transporter le matériel que l’on peut. Lors de leur voyage, les « Bagshareurs » déposent eux-mêmes les dons à l’association avec laquelle ils sont en contact. 

Hormis le « convoyage », la réelle philosophie de la plateforme est de favoriser l’échange et les rencontres entre acteurs locaux et voyageurs. Les touristes sont invités à donner une partie de leur temps auprès de ces ONG et des populations locales concernées. « C’est ainsi réellement que l’on découvre les problématiques socio-économiques des pays que l’on visite », explique la fondatrice. « En Colombie par exemple, l’une de nos Bagshareuses a passé du temps dans une association de Bogota qui aide les déplacés liés aux conflits armés. Cette expérience lui a permis de se faire une idée plus précise sur la situation de ces populations dont on entend peu parler. » Mais loin de là, l’idée d’un tourisme de misère. Ici, pas de tours ou de voyages organisés, l’authenticité est de mise, à travers le choix du voyageur de rester le temps qu’il souhaite et proposer aussi de son côté des activités à l’ONG.

« Dans le monde, il y a environ 10 millions d’ONG qui luttent contre la précarité, majoritairement dans les pays émergents. Hormis les plus grosses, 90% d’entre elles n’ont aucune visibilité. La plateforme permet de mettre en lumière ces petites associations méconnues, qui font un travail considérable, que ce soit d’un point de vue humanitaire ou écologique », explique Valérie Demay. Et c’est au final souvent le voyageur qui devient le porte-voix de ces associations qu’il découvre lors de ses voyages. A tel point que certains décident parfois d’y retourner pour une plus longue durée…

A VOIR : le site internet gratuit Bagshare 

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