Elle a été la première Française à devenir championne du monde de natation ! C’est en 1998 que Roxana Maracineanu remporte le 200 mètres dos à Perth, en Australie. La nouvelle ministre des Sports n’a rien d’une technocrate mais bien le profil d’une sportive de haut niveau, à l’instar de Laura Flessel dont elle prend la relève. A 43 ans, Roxana Maracineanu a un parcours qui a forgé la personnalité de celle qu’elle est devenue. Elle est née en Roumanie et sa famille a fui la dictature de Nicolae Ceaușescu en 1984, se réfugiant alors à Marseille. Un déchirement pour la petite fille de neuf ans, comme elle le racontait en décembre 2017 au « Parisien » : « On a demandé l'asile politique. On ne pouvait pas aller à l'hôtel, on ne connaissait personne à Paris et on avait dû dormir quelques nuits dans notre Renault 16. Mais pour nous, c'était une aventure, c'était rigolo, cela n'avait rien de triste... Nous vivions dans (…) un endroit magique. Mais tous les soirs, je pleurais dans mon lit parce que je ne comprenais pas ce qui se passait et j'avais envie de rentrer chez moi... » Un parcours qui a façonné ses convictions également. Sur la question des réfugiés, elle confiait toujours dans la même interview au « Parisien » : « Pour moi, la France est un pays d'accueil. C'est l'image qu'avaient mes parents : ils sont venus pour ça et n'ont pas été déçus. Aujourd'hui, beaucoup de gens arrivent et sont déçus. (…) Quand je vais chercher mon permis de conduire à la préfecture et que je vois des gens qui font la queue des journées entières pour un papier sans avoir même un verre d'eau, j'ai mal au cœur. Est-ce que mes parents sont passés par là, et j'aurais oublié ? Je ne pense pas. Ceux qui viennent à présent n'ont pas notre chance. La France pourrait être beaucoup plus accueillante et plus cool. »

Lutter contre la noyade, le combat de son été

C’est en Bretagne que Roxana Maracineanu a pris ses marques adolescentes, apprenant le français et d’autres langues (bon point pour la ministre : elle en parle cinq !) Son père est nommé à Blois, puis à Mulhouse, où toute la famille déménage et où, surtout, elle ne va quasiment plus quitter les bassins. La jeune femme enchaîne les titres, sera médaillée d’argent en 2000 aux Jeux olympiques de Sidney, et ouvrira la voie à Laure Manaudou.

roxana maracineanu_medaille_Getty

En 2004, elle prend sa retraite et occupe alors le poste de consultante dans plusieurs médias tout en étant conseillère régionale d’Ile de France en 2010, sous l’étiquette apparentée PS. Roxana Maracineanu a eu trois enfants (Nina, 8 ans, Cléo, 6 ans, et Kimi, 1 an et demi) avec un journaliste du service des Sports de France Inter, Franck Ballanger. En juillet, c’est elle qui avait été appelée par Edouard Philippe pour travailler sur un plan de lutte contre les noyades où elle expliquait combien il était essentiel d’apprendre aux enfants à nager dès la grande section de maternelle. L’ancienne nageuse arrive dans un contexte où le budget du ministère des Sports devrait connaître une baisse de 7% en dépit de l'attribution des Jeux Olympiques 2024 à Paris. Ce qui inquiète pas mal d’associations sportives. Un sujet qu’elle connaît bien : elle a en effet créé deux associations « J'peupa G piscine ! » (incitant les femmes à se remettre au sport) et « Educateam » (à destination des femmes enceintes ou venant d’accoucher). Engagée pour les femmes ? On dirait bien. Fera-t-elle rayonner le sport féminin ? On l’espère bien.