Tribune. On ne compterait actuellement que 33 % de femmes dans les métiers du numérique, selon les chiffres 2016 de Syntec, la fédération des syndicats professionnels spécialisés dans les professions de l’ingénierie, du numérique, des études et du conseil, de la formation professionnelle et de l’événementiel. Et qui plus est, dans ces 33 %, il existe une surreprésentation dans les fonctions de support comme la communication ou le marketing, au détriment bien évidemment des filières purement technologiques (développement, cybersécurité, intelligence artificielle…).
Ce manque de représentativité entraîne une méconnaissance des nouveaux métiers auxquels cette population peut pourtant légitimement prétendre
Les chiffres apparaissent têtus : les femmes ne sont que 27 % en écoles d’ingénieurs et seulement 9 % à diriger une start-up. La première explication à ce phénomène est l’absence presque totale de modèles féminins forts auxquels s’identifier.
Lorsque l’on regarde le secteur du numérique, quelles sont les femmes suffisamment visibles pour encourager et faire naître des vocations ? Ce manque de représentativité, outre qu’il témoigne de stéréotypes d’un autre temps, entraîne une méconnaissance des nouveaux métiers auxquels cette population peut pourtant légitimement prétendre. Dès lors que l’on constate, auprès de ce public féminin, un manque de notoriété comme d’information sur les carrières possibles, comment voulez-vous que les jeunes filles parviennent à se projeter ?
Le métier de développeur en tension
Quand il s’agit pour les jeunes femmes de choisir une orientation, force est de constater que les opportunités offertes par la transition numérique sont insuffisamment valorisées. Et je ne parle pas là uniquement des métiers de la tech, mais également des compétences numériques, qui interviennent de façon grandissante dans nombre de professions. Les besoins, en l’espèce, sont devenus totalement transversaux.
il faut créer des événements, provoquer des rencontres, afin d’accompagner une féminisation souhaitable de l’économie de demain
Pour remédier à cette situation, il faut créer des événements, provoquer des rencontres, afin d’accompagner une féminisation souhaitable de l’économie de demain. Cette évolution est souhaitable, car elle permettra de changer durablement un modèle de société qui a vécu. Il nous faut encourager la formation de « Digital Queen Bees », ambassadrices capables d’aller porter la bonne parole du numérique dans les collèges et les lycées afin de susciter des vocations.
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