QUOTIDIEN - La séquence n'est pas passée inaperçue mardi 11 septembre dans "Quotidien" sur TMC.
Une journaliste de l'émission de Yann Barthès, Valentine Oberti, a interrogé le docteur Bertrand De Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues (Syngof), sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Un sujet sur lequel il a un avis très tranché.
"Moi je fais un métier avec mes tripes. Je me lève à n'importe quelle heure la nuit. Je fais des opérations très difficiles avec mes tripes, donc aux choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus. Nous nous ne sommes pas la pour retirer des vies", assène-t-il au micro de la journaliste.
Celle-ci lui fait alors remarquer que les femmes en général "ne considèrent pas qu'avoir un embryon dans le ventre, c'est une vie".
Lorsque la journaliste de l'émission "Quotidien" lui objecte que "ce n'est pas un homicide", le président du Syngof répond: "Si, madame".
"C'est (leur) opinion, lui répond-il. Moi en tant que médecin, je ne suis pas forcé d'avoir (leur) opinion. Et si je ne l'ai pas, la loi me protège, et ma conscience aussi", comme on peut l'entendre dans la vidéo ci-dessous.
De fait, selon l'article L2212-8 du Code de la santé publique, "un médecin n'est jamais tenu de pratiquer une IVG", de même qu'"aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu'il soit, n'est tenu de concourir" à cet acte médical. En cas de refus, le médecin doit cependant "communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention".
"Scandaleux!", a réagi sur Twitter la coprésidente du planning familial, Véronique Séhier, pour qui "la clause de conscience est une entrave aux droits des femmes et à leur santé".
Le Collectif national pour les droits des femmes a pour sa part estimé, sur le même réseau social, que Bertrand de Rochambeau "fait ouvertement de la pub aux lobbys anti-IVG".
"Il s'agit de prosélytisme anti-IVG, ce qui de la part du président du Syngof est scandaleux!", a protesté Christian Gaudray, président de l'Union des familles laïques (Ufal).
Le rapporteur général de l'Observatoire de la Laïcité, Nicolas Cadène, a également souligné qu'"un refus d'un médecin ne peut s'accompagner d'une quelconque pression ou de prosélytisme religieux".
De son côté, le Syngof avait affirmé dans un communiqué début août que "ce n'est pas en retirant leur éthique et leur conscience aux médecins que la nation permettra un égal accès à l'avortement pour les françaises qui le demandent".
Ce syndicat revendique "1600 adhérents à jour de cotisation", soit moins d'un quart des 6748 gynécologues recensés en 2017 par l'Ordre des médecins.
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