Rien de plus naturel de s’intéresser à la réussite et à l’épanouissement de son enfant, même quand celui-ci devient légalement adulte. De là à l’accompagner à un entretien d’embauche, peut-être pas. Pourtant c’est une situation que l’on observe régulièrement aux Etats-Unis et au Canada, où depuis plusieurs années ces “hyper-parents” ont fait leur apparition.

Qui sont ces parents hélicoptères ?

Le phénomène de parents hélicoptères a été mis en lumière par une étude datant de 2012, et poursuivie en 2015, qui avait défini le phénomène comme étant “une surimplication dans la vie des enfants incluant le fait de prendre des décisions importantes à leur place, d'intervenir dans les conflits entre enfants et de résoudre tous leurs problèmes.”

Ainsi sont considérés touchés par ce phénomène, les parents qui interviennent dans la vie de leurs enfants au point de régir leur quotidien, anticiper leurs envies, régler leurs conflits… Selon le Dr. Olivier Revol1, “cela concerne plutôt les mères. Elles seraient plus hélicoptères que les pères”. Mais cela ne veut pas dire que les n’existent pères hélicoptères n’existent pas : ils sont juste moins nombreux.

Et si ces interventions peuvent parfois aider ladite progéniture, il semblerait qu’elles entraînent différents dérèglements dans l’apprentissage de leur autonomie.

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Quels sont les dangers pour les enfants ?

Selon Florence Millot2, “le rôle normal d’un parent est de donner suffisamment confiance à son enfant pour qu’il puisse aller vers le monde extérieur. Dans le cas des "parents-hélicoptères", c'est-à-dire surprotecteurs, il se produit l’effet inverse : les parents vont chercher à contrôler la vie de leur enfant dans le but de le protéger de tout, là où un parent classique cherche à pousser son enfant vers l’avenir, lui apprendre à prendre des initiatives, à rencontrer des gens, à travailler par lui-même…”, décrypte-t-elle dans une interview donnée au site Atlantico.fr.

Ce genre d’intrusion et de surveillance permanente génère des stress très (trop) lourds à supporter et entraînent très généralement un déséquilibre psychologique. Les enfants/adolescents se pensent autonomes, mais se réfèrent continuellement à leurs parents.

Parents hélicoptère : des séquelles à l’âge adulte ?

Dans un papier intitulé "Si la génération Y est incapable de grandir, c’est à cause des parents hélicoptères", Slate US avait ainsi interrogé la psychothérapeute new-yorkaise, Brooke Donatone, pour qu’elle analyse les répercussions de ces agissements à l’âge adulte, en se fondant sur ses patients trentenaires, perdus dans la vie, accrochés à leur jeunesse éternelle… Des adulescents qui n’arrivent pas à grandir et à prendre leur vie en main.

A noter toutefois que les séquelles s'effacent généralement dès lors que ces adulescents deviennent à leur tour, parents, ou tout simplement avec le temps. Une chose est sûre : il faut laisser les enfants vivre, rêver et échouer pour qu'ils puissent se construire et devenir enfin, des adultes à part entière.

1Dr. Olivier Revol, psychiatre de l'Enfant et de l'Adolescent et auteur du livre "On se calme ! Enfants agités, parents débordés" Ed. JC Lattès.
2Florence Millot, Psychologue spécialisée, thérapie brève enfant/adolescent