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Femmes

Comment inciter les femmes à créer plus d'entreprises

Pour Marie-Claire Capobianco, directrice des réseaux France de BNP Paribas, les Françaises ne créent pas assez d'entreprises. Une étude de l'Observatoire de l'entrepreneuriat féminin, réalisé par le cabinet Occurrence pour le numéro 1 de la banque, permet de mieux comprendre ce qui anime les femmes entrepreneures, et comment les inciter à créer plus.  

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Marie-Claire Capobianco, directrice des réseaux France et membre du Comité exécutif de BNP Paribas

Marie-Claire Capobianco, directrice des réseaux France et membre du Comité exécutif de BNP Paribas

BNP Paribas

En France, moins du tiers des nouvelles entreprise sont créées par des femmes, et depuis des années, ce chiffre ne décolle toujours pas. Comment faire pour donner aux femmes entrepreneures l’élan qui leur manque ? « Selon l’OCDE, la France gagnerait 0,4% de croissance annuelle supplémentaire si autant de femmes que d’hommes créaient leur entreprise », rappelle Marie-Claire Capobianco, directrice des réseaux France et membre du Comité exécutif de BNP Paribas. Soit 1,9 million d’emplois à créer sur 20 ans ! Dans le cadre d’un accord conclu l’an dernier avec Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, la dirigeante s’est engagée à ce que 2 milliards d’euros de prêts soient accordés en 2018, par BNP Paribas, à des projets d’entrepreneuriat présentés par des femmes.

La création d’un Observatoire annuel permettant de montrer l’évolution de l’entrepreneuriat féminin dans la durée faisait partie des engagements pris en 2017, de même que la participation à des plans d’actions régionaux (le premier a été signé à Bordeaux) et à la mise en réseau des créatrices d’entreprises (programme #ConnectHers). Ce matin, la dirigeante a présenté les premiers résultats de l’Observatoire BNP Paribas de l’entrepreneuriat féminin, une étude réalisée du 25 avril au 17 mai 2018 sur un échantillon de 810 femmes entrepreneures. Objectif : y voir plus clair sur ce qui freine les femmes et ce qui les motive, afin de mieux comprendre sur quels leviers agir.

Des entrepreneures de 43 ans

Qui sont-elles et quels sont leurs profils ? Ni débutantes, ni dilettantes, ce sont la plupart du temps des professionnelles confirmées, qui créent leur société aux alentours de 35 ans. « L’âge moyen des femmes entrepreneures est de 43 ans, et leur entreprise a en moyenne 9 ans d’existence, révèle Céline Mas, présidente d’ONU Femmes France et directrice générale associée du cabinet d’études Occurrence, qui a réalisé l’étude. Ce sont donc des femmes qui ont réussi à surmonter ce qu’on appelle la vallée de la mort » - ces trois premières années de la vie des start-ups pendant lesquelles elles encourent un risque majeur de disparition. Dans 8 cas sur 10, ces femmes entreprennent pour la première fois de leur vie et leur répartition sur le territoire est assez équilibrée – à l’exception des DOM-TOM, qui ne représentent que 1% des entreprises créées par des femmes en France.

Autres indications sur le profil de ces femmes : très diplômées (2ème ou 3ème cycle) pour 90% d’entre elles, elles choisissent principalement le statut d’auto-entrepreneur (38%), leur deuxième choix – celui de SARL – n’arrivant qu’à 15%. Leur secteur de prédilection reste en grande majorité celui des services, en particulier dans le domaine de la santé (15%) et du commerce (11%), mais elles sont peu nombreuses à se lancer dans les secteurs scientifiques et techniques (3%) ou dans la finance et l’assurance (2%). « Des choix qui corroborent les stéréotypes », souligne Céline Mas.

Principalement motivées par l’envie de se sentir « plus autonomes » (46%), de donner « plus de sens à leur vie » (28%) ou d’avoir « une vie personnelle et privée plus équilibrée » (22%), les femmes sont en revanche très peu nombreuses à créer leur entreprise « pour gagner plus d’argent » (11%).  « Le rapport à l’argent est l’un des points les plus durs de l’étude », remarque Céline Mas. L’argent figure en première place des freins qui font hésiter les femmes : 37% ont peur de ne pas dégager assez de revenus pour elles-mêmes, et 30% craignent l’échec de l’entreprise. En revanche, seules 16% des entrepreneures interrogées citent le manque de confiance, pourtant souvent présenté comme un des freins majeurs de l’entrepreneuriat féminin.

82% ont confiance dans l'avenir

Malgré les difficultés rencontrées – la plupart du temps les mêmes que les hommes : concurrence, gestion, trésorerie…- les femmes qui ont entrepris sont plutôt satisfaites de leur choix. A 47%, elles estiment même que la création d’entreprise a « amélioré l’équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle ». Elles se montrent optimistes : à 82%, elles ont confiance dans l’avenir. Et s’il leur fallait donner un seul conseil à une future entrepreneure, ce serait pour 40% d’entre elles de « franchir le pas ».

« Les femmes peuvent et doivent entreprendre », estime Marie-Claire Capobianco. Mais il leur faut pour cela surmonter quelques blocages. Par exemple, moins hésiter à lever des fonds et à demander plus, déléguer certaines tâches opérationnelles pour prendre de la hauteur, et fréquenter plus de réseaux professionnels, féminins ou mixtes, car ils sont « des facteurs d’accélération majeurs ». C’est seulement à ces conditions que les femmes prendront une nouvelle dimension dans l’entrepreneuriat. « Pour passer enfin de 30% à 40% du nombre de créateurs d’entreprise », résume Marie-Claire Capobianco. Un objectif recherché par plusieurs gouvernements successifs, sans grand succès jusqu’à présent.   

  

 

 

 

 

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