Pour la première fois en France, une marque va proposer de la location de chaussures. Les produits seront reconditionnés en usine après chaque location. Une manière pour Bocage d'allonger la durée de vie des chaussures, qui sont très peu recyclées à cause des multimatériaux qui les composent. Mais aussi de s'orienter vers un business model plus responsable en produisant, à terme, moins de chaussures. 

C’est un projet inédit en France. La marque française de chaussures Bocage se lance dans la location de chaussures. Concrètement, elle va proposer un abonnement à 39 euros par mois pour une location d’une paire pendant deux mois. L’initiative "Mon Bo Projet", qui se limite pour l’instant aux femmes, va être testée à partir du 24 septembre auprès des clientes fidèles de la marque. Sur le site Internet, elles pourront alors choisir trois paires et prendre rendez-vous en magasin avec une conseillère en style avec qui elles décideront de la paire à louer. 
Après deux mois d’utilisation, soit la cliente décide d’acheter les souliers qu’elle a loués, soit les chaussures sont renvoyées en usine où elles seront reconditionnées. "Elles vont être traitées avec un nettoyage industriel puis remise en forme avec une nouvelle semelle intérieure", explique à Novethic Clémence Cornet, directrice marketing chez Bocage. "Elles seront ensuite redistribuées en seconde main par Bocage".
"Notre but est de produire moins" 
"Notre but est de réinventer un modèle économique qui réponde aux nouvelles attentes des consommateurs en termes de responsabilité et d’écologie, sans renier la mode", explique Clémence Cornet. Bocage s’est ainsi associé au cabinet Imagin’able, société de conseil qui veut faire converger RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) et business.
"L’idée est de mieux consommer. Certaines clientes achètent des chaussures pour ne les porter que quelques jours parce qu’après réflexion, elles ne leur conviennent pas. Avec le service de location, on évite de gaspiller", argue le fondateur d’Imagin’able, Thomas Busuttil.
Un impact environnemental et social 
L’impact serait double. D’abord environnemental car la plupart des chaussures, dans tout le secteur, sont incinérées ou données à des associations. Très peu sont recyclées à cause des multimatériaux qui les composent. Bocage réfléchit en amont à une écoconception mais, en attendant, Mon Bo Projet permet de rallonger la durée de vie de ces produits. Le projet va d’ailleurs être évalué par l’Ademe, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, afin d’évaluer réellement son impact environnemental.
"Il y a également un impact social", ajoute Thomas Busuttil. "On développe des compétences de reconditionnement à échelle industrielle, on crée une nouvelle activité pérenne pour l’usine et ensuite on fait monter en compétence les travailleuses en magasin qui passent de conseillère de vente à conseillère de style".
À partir du mois d’octobre, six boutiques vont proposer cette offre aux consommateurs. Le but étant de la déployer plus largement si elle fonctionne. L’initiative fait d’ailleurs partie du mouvement Go to Good lancée par les Galeries Lafayette début septembre. Elle prône un mode plus responsable. 

Marina Fabre @fabre_marina 


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