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Au FMI, à la Banque mondiale, à l’OCDE : les femmes prennent le pouvoir

Un triplé féminin préside désormais aux destinées des départements de recherche de trois célèbres institutions économiques internationales.

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Publié le 03 octobre 2018 à 11h01, modifié le 04 octobre 2018 à 09h25

Temps de Lecture 2 min.

Gita Gopinath, nouvelle chef économiste du FMI, lors d’une conférence à la Banque de France, à Paris, en 2014.

Certains auront sans doute noté que Gita Gopinath, nommée par le Fonds monétaire international (FMI), lundi 1er octobre, au rang de chef économiste, est une éminente spécialiste des taux de change. D’autres, que cette Américaine est née et a grandi en Inde, comme l’un de ses prédécesseurs au FMI, Raghuram Rajan (2003-2006). D’autres, enfin, plus certainement, remarqueront qu’elle est une femme. La première, même, à devenir économiste en chef du Fonds. Et que grâce à elle, un triplé féminin préside désormais aux destinées des départements de recherche de trois célèbres institutions économiques internationales.

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De fait, en avril, la Banque mondiale a choisi une professeure d’économie de l’université Yale, Pinelopi Koujianou Goldberg, pour remplacer Paul Romer en tant que chef économiste de l’institution phare du développement. Quelques semaines plus tard, début juin, c’est l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui annonçait avoir jeté son dévolu sur la Française Laurence Boone, ancienne conseillère de François Hollande à l’Elysée.

Les défenseurs de la cause féminine en économie ne boudent pas leur plaisir face à cette nouvelle trinité. « Cela traduit, évidemment, une prise de conscience d’un ras-le-bol mondial par rapport aux discriminations. Et c’est d’autant plus réjouissant que l’économie est un champ de la science où le sexisme est particulièrement important, marqué par le conservatisme et un plafond de verre solide », réagit Emmanuelle Auriol, présidente du comité Women in Economics au sein de la European Economic Association (EEA), une association d’économistes du continent.

Une influence sur l’orientation de la recherche

Le débat a fortement rebondi ces derniers mois, soutenu par une batterie de statistiques. En Europe, seulement 20 % des économistes confirmés sont des femmes, et elles ne sont que 15 % parmi les professeurs à plein temps aux Etats-Unis. Encore un exemple ? Une seule représentante de la gent féminine a reçu le prix Nobel d’économie depuis sa création, en 1969 (l’Américaine Elinor Ostrom, en 2009).

Interrogée dans les médias, Gita Gopinath a affirmé n’avoir jamais, elle-même, souffert de discrimination féminine – quand bien même elles ne sont qu’une poignée de femmes professeures titulaires dans le département de Harvard où elle enseigne aujourd’hui.

Au-delà des questions de sous-représentation, certains espèrent que ces nominations en cascade pourront influencer le cœur et l’orientation de la recherche économique. Car les enquêtes démontrent que les femmes, en moyenne, ont une approche un peu différente de leurs homologues masculins. « Nous avons moins tendance à croire que le marché se régule tout seul, nous sommes généralement plus interventionnistes et aussi plus redistributives », résume Soledad Zignago, économiste à la Banque de France et impliquée dans ce débat.

La littérature scientifique montre aussi que les femmes s’intéressent davantage à des sujets tels que l’éducation, la santé, les inégalités ou le genre. Autant de sujets – cela tombe bien – sur lesquels le FMI, comme la Banque mondiale et l’OCDE, est supposé s’exprimer.

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