Sarcelles : Mandalia, un cocon pour les femmes atteintes du cancer

Cette nouvelle entreprise, lancée par une Sarcelloise, propose des soins corporels et des produits de confort pour les femmes touchées par la maladie.

 Sarcelles, jeudi 18 octobre. Laura Melloul vient d’inaugurer les locaux de Mandalia, un lieu qui propose des produits et des soins de confort aux femmes atteintes du cancer.
Sarcelles, jeudi 18 octobre. Laura Melloul vient d’inaugurer les locaux de Mandalia, un lieu qui propose des produits et des soins de confort aux femmes atteintes du cancer. LP/Romain Chiron

    Prendre soin de soi et se sentir bien dans son corps, en dépit de la maladie. Voici l'ambition de Mandalia, la toute nouvelle entreprise nouvellement installée à Sarcelles qui accompagne les femmes pendant et après le cancer.

    Pour les accueillir, Laura Melloul, une jeune entrepreneuse, a emménagé dans un petit local lumineux, situé au deuxième étage de l'immeuble Le Francilien.

    Des soutiens-gorge adaptés reposent sur un présentoir, accolé à une cabine d'essayage. « Les tarifs sont accessibles à la population du territoire », précise Laura Melloul. Des perruques, des foulards et turbans trônent sur une étagère, et un large éventail de produits de beauté adaptés aux peaux fragiles est proposé en vitrine. « Elles auront accès à des soins socioesthétiques du visage, du corps, des pieds, afin de soulager les effets secondaires des traitements », ajoute Laura Melloul.

    LP/R.C.
    LP/R.C. LP/Romain Chiron

    Des clientes reçues sur rendez-vous

    Mandalia vend aussi des prothèses mammaires externes, remboursées sur ordonnance à 100 % par la sécurité sociale. « Elles sont parfois disponibles en pharmacie, mais les femmes n'osent pas toujours les demander. Ici, elles trouveront un espace chaleureux, où elles peuvent venir en toute confidentialité pour retrouver leur féminité, l'estime d'elle et leur équilibre corporel, pour celles qui ont subi une ablation du sein partielle ou totale », présente Laura Melloul.

    Les clientes de Mandalia seront reçues du lundi au vendredi de 10 heures à 18 heures, sur rendez-vous, pour préserver l'intimité des clientes.

    « Rendre hommage aux femmes touchées par la maladie »

    Laura Melloul n'avait pas la fibre médicale. Diplômée d'une école de commerce, passée par les services de ressources humaines de grands groupes de presse, elle décide de prendre un virage à 180 degrés en 2016. « Je voulais rendre hommage aux femmes touchées par la maladie. Je me suis ensuite rendu compte, en discutant avec des médecins, qu'une structure à part entière comme la mienne était inexistante dans le département. »

    Elle a pu monter son entreprise avec le soutien de l'association Initiactive 95, qui finance environ 200 projets chaque année dans le Val-d'Oise. « Notre participation s'élève à 6 000 € sous la forme d'un prêt à taux zéro, ce qui facilite ensuite l'obtention d'un prêt bancaire », explique Romain Guedj d'Initiactive 95. La structure continuera à suivre Laura Melloul pour lui donner des conseils et l'aider dans sa communication, « pour rompre l'isolement du chef d'entreprise », ajoute-t-il.

    Laura Melloul est par ailleurs en contact avec l'institut de cancérologie Paris nord et l'hôpital privé nord parisien, tous deux basés à Sarcelles. « Cela permettra aux femmes qui sont soignées à Sarcelles, de venir ensuite chez nous », souhaite Laura Melloul.

    UN RELAIS APRES LES SOINS REÇUS A L'HÔPITAL

    Dominique Vandendriessche, directrice des services de soins à l'hôpital privé du Nord Parisien à Sarcelles, était présente à l'inauguration des locaux de Mandalia. Son établissement dispense déjà des soins de support durant la durée de l'hospitalisation, d'une durée d'environ un mois. « On a la chance d'avoir toute une équipe de psychologues, une socio-esthéticienne, un diététicien, et une assistance sociale ». Elle estime toutefois que Mandalia vient combler un manque dans la continuité des soins.

    « Quand les dames rentrent chez elles, la transition peut être brutale, elles ont plein de questions. C'est donc important qu'il y ait une structure qui puisse prendre le relais. »

    Car, comme le rappelle Dominique Vandendriessche, la période post-chirurgie est dure à vivre pour les femmes. « Le regard qu'elles portent sur leurs corps est assez agressif, avec la perte de cheveux, des cils, des ongles, qui représentent la féminité. » La directrice des services de soins l'assure : « On pourra désormais faire passer l'information à nos patientes que Mandalia existe. »

    3, boulevard Albert Camus. Rendez-vous au 01.39.94.30.96 ou laura@centre-mandalia.com. Renseignements à www.centre-mandalia.com.