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Procès pour viol : un ex-avocat condamné à trois ans ferme

En première instance, Sidney Amiel, ex-figure du barreau de Chartres, avait été condamné à dix ans de prison pour le viol d’une collaboratrice et les agressions sexuelles de deux clientes et de son ex-belle fille.

Le Monde avec AFP

Publié le 25 octobre 2018 à 00h01, modifié le 25 octobre 2018 à 08h12

Temps de Lecture 2 min.

Avocat « brillant » pour les uns, personnage « pervers » pour les autres : l’ex-figure du barreau de Chartres Sidney Amiel a vu sa peine de dix ans de prison réduite à cinq ans dont deux avec sursis en appel et a été acquittée d’une partie des poursuites.

Le verdict rendu mercredi 24 octobre par la cour d’assises des Hauts-de-Seine l’a déclaré coupable du viol d’une ancienne collaboratrice et d’une agression sexuelle d’une cliente mais innocent concernant les tentatives d’agression sexuelle de deux clientes et les agressions sexuelles de son ex-belle-fille.

En première instance, Sidney Amiel avait été reconnu coupable de l’ensemble de ces faits. La cour a cette fois-ci estimé les preuves insuffisantes pour condamner totalement Sidney Amiel. A l’énoncé du verdict, les parties civiles étaient effondrées, certaines pleurant prostrées sur le banc de la salle d’audience.

Elu municipal

A la tête de l’un des cabinets d’avocats les plus florissants de la ville de Chartres pendant trente ans, spécialiste reconnu du droit social et élu municipal socialiste, Sidney Amiel avait pignon sur rue jusqu’en 2010, lorsque l’une de ses clientes l’accusa d’agression sexuelle. Quatre autres femmes se joindront à la procédure dont une l’accuse d’un viol.

Sidney Amiel, 68 ans, a toujours clamé son innocence. « J’aime les femmes au sens propre du terme », a-t-il répété en confessant « un côté volage » ; « je ne sais pas forcer une femme, je ne l’ai jamais fait de ma vie ».

Il « est un homme d’une autre époque », a plaidé son avocat, Frédéric Landon. On peut le condamner « pour sa rudesse, pour sa grivoiserie, pour sa non-attention aux autres », mais « vous ne pouvez pas le condamner » pour les faits reprochés.

Sidney Amiel « est un coucheur, un lubrique » mais « les lubriques ne sont pas des violeurs et nous ne sommes pas là pour faire la morale », a complété son autre conseil, Caroline Toby. « Il y a des violeurs incontestables », mais ici, « on est dans une zone grise, où rien n’est certain », a-t-elle ajouté.

« Acharnement »

L’ex-avocat a en particulier contesté avec vigueur les accusations de son ex-belle fille, s’effondrant en larmes à la barre pour dénoncer un « acharnement ». La cour a jugé que les faits reprochés à Sidney Amiel la concernant ne pouvaient constituer une infraction car « les gestes rapportés sont analogues à ceux portés à l’égard de ses propres enfants ».

La jeune fille l’accusait entre autres de lui avoir posé une main sur la cuisse lors d’un voyage en voiture ou de lui avoir touché le haut des fesses sous le maillot en lui étalant de la crème solaire sur le dos, lorsqu’elle était adolescente.

Concernant les autres accusatrices, M. Amiel a reconnu « des gestes et des mots qui ont pu être mal interprétés », mettant son comportement sur le compte de son côté « tactile », « méditerranéen », selon lui propre à ses « origines juives marocaines ».

Plus de cent témoins ont défilé à la barre pendant les deux semaines et demie du procès. Parmi eux, dix-sept femmes – anciennes clientes, secrétaires ou collaboratrices – ont fait état de gestes déplacés de la part de Sidney Amiel et parfois même de viols. Tous ces faits sont aujourd’hui prescrits. Chacune de ces femmes a décrit une « ambiance particulière » au sein du cabinet Amiel : incessantes blagues graveleuses, mains sur les cuisses, baisers volés.

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Sidney Amiel n’a rien reconnu, hormis un comportement inapproprié avec deux secrétaires, avec qui il a admis être allé « trop loin » en essayant de les embrasser. Il a dit avoir eu des relations « consenties » avec une des femmes l’accusant de viol. Pour le reste, aucun souvenir si ce n’est quelques entreprises de séduction, parfois réciproques selon lui.

Le Monde avec AFP

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