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Liban - ONU

« Si le Liban avait été livré aux femmes, ce serait bien plus agréable aujourd’hui ! »

Amal Moudallali rappelle au Palais de Verre l’engagement du Liban en faveur de l’égalité hommes-femmes.


Amal Moudallali.

Lors du débat ouvert du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’agenda Femmes, paix et sécurité, et l’impact positif de leur émancipation politique et économique, qui s’est tenu jeudi au Palais de Verre sous la présidence bolivienne, la représentante du Liban auprès des Nations unies, Amal Moudallali, a estimé dans son exposé qu’« il ne peut y avoir de paix durable si la moitié de la société est écartée du processus ; et il ne peut y avoir de sécurité durable sans la participation vitale et l’engagement inclusif des femmes. Il ne peut y avoir d’avenir sans que la voix de la femme soit entendue et prise en compte. Ignorer sa voix et ses aspirations porte atteinte à la pérennité de la paix partout dans le monde ».

Qu’en est-il vraiment sur ce plan ? Dans son intervention lors de ce débat au Conseil, le secrétaire général Antonio Guterres a pour sa part relevé que malgré d’importants progrès, la participation des femmes aux processus de paix reste extrêmement limitée. Entre 1990 et 2017, les femmes ne représentaient que 2 % des médiateurs, 8 % des négociateurs et 5 % des témoins et des signataires dans tous les processus de paix importants. Le patron de l’ONU a déploré que les conflits continuent d’avoir un effet dévastateur sur les femmes et les filles, l’organisation internationale ayant documenté plus de 800 cas de violence sexuelle liés aux conflits en 2017, soit une hausse de 56 % depuis 2016.


(Lire aussi : Les Implications de la participation politique des femmes au Liban)


Nombre « record »
La participation de la femme représente un impératif moral et politique. Dans son plaidoyer devant le Conseil, Amal Moudallali a estimé que malgré des « progrès terriblement lents, le Liban reste fermement attaché à une approche inclusive du programme Femmes, paix et sécurité de l’ONU ». Elle a rappelé que lors des élections législatives en mai dernier, « un nombre record de femmes se sont inscrites sur les listes électorales. Bien que les élections aient abouti à six victoires seulement, elles ont néanmoins montré que les Libanaises sont investies de manière égale aux hommes dans la dynamique politique et dans l’avenir du pays. Le leadership du pays travaille à leur autonomisation ».

La représentante du Liban a mis en exergue l’engagement ferme du Premier ministre désigné Saad Hariri dans cet objectif. « Le Premier ministre a nommé des femmes ministres dans son gouvernement, et s’est engagé à en nommer dans sa prochaine équipe afin de leur permettre de jouer un rôle plus important », a-t-elle assuré. Et de soutenir son propos par la déclaration de ce dernier sur ce plan : « Si le Liban avait été livré aux femmes, ce serait bien plus agréable aujourd’hui ! »

Par ailleurs, Mme Moudallali a indiqué que « la commission nationale, sur mandat du Conseil des ministres, a tenu six consultations, entre avril et juillet 2018, qui se sont traduites concrètement par la mise sur pied du premier plan d’action nationale en vue du vingtième anniversaire en 2020 de la résolution 1325 de l’ONU, une opportunité à saisir pour donner une nouvelle impulsion forte au programme Femmes, paix et sécurité ». Ce plan devrait être approuvé par le prochain gouvernement.


(Pour mémoire : Nadim Kassar plaide à l’ONU pour l’inclusion économique des femmes)


Approche juridique globale
Permettre aux femmes d’être actrices de la paix et de la sécurité, c’est aussi garantir leurs droits économiques, sociaux et culturels. Au Liban, on assiste à une participation plus active des femmes à tous les niveaux de gouvernance, tant aux postes-clés qu’au niveau de la sécurité dans l’armée libanaise, laquelle s’appuie sur un « plan stratégique » visant à garantir l’égalité des sexes. Il reste toutefois des lacunes dans la mise en œuvre du programme Femmes, paix et sécurité qui empêche sa pleine réalisation.

« Les barrières liées au genre féminin existent toujours et découlent de stéréotypes sociaux et d’attitudes patriarcales. Nous devons y remédier par le biais d’une approche juridique globale pour les combler », plaide Amal Moudallali. « Des efforts concrets devraient être déployés pour prévenir et éliminer de la vie publique, ainsi que de la sphère privée, toutes les discriminations et violences à l’égard des femmes et des filles. Cela devrait inclure les processus de paix et de sécurité à tous les niveaux », ajoute-t-elle.

« Le moment est donc venu pour la concrétisation de l’irréversible programme Femmes, paix et sécurité, et pour la mise en œuvre de la résolution 1325 votée il y a 18 ans. » « Les femmes considèrent l’égalité des sexes comme leur dernier combat. Cette bataille exige que nous combattions tous côte à côte pour reconstruire un monde où la paix est possible, un monde où la sécurité est à notre portée », a-t-elle lancé. Et de conclure : « Cette bataille est inévitable, non seulement parce que c’est la bonne chose à faire moralement, mais parce qu’en réalité, c’est la seule issue. Et, comme le soutient le secrétaire général de l’ONU : parce que nous n’abandonnons pas. Les femmes n’abandonneront pas ! »


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commentaires (3)

raison pour laquelle chez nous on aura devolu aux 3 filles du pres. des responsabiites diverses .

Gaby SIOUFI

11 h 44, le 29 octobre 2018

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Commentaires (3)

  • raison pour laquelle chez nous on aura devolu aux 3 filles du pres. des responsabiites diverses .

    Gaby SIOUFI

    11 h 44, le 29 octobre 2018

  • Graduellement et en crescendo les femmes doivent s'investir en politique. Il revient aux formations politiques et au gouvernement de favoriser l'accès des femmes en politique. Les retombées n'en seront que bénéfiques pour le pays.

    Sarkis Serge Tateossian

    09 h 49, le 29 octobre 2018

  • LES FEMMES 3ALA RASSE OU 3AYNE... BASS MA NZIDA ! L,ABRUTISSEMENT ET LA CORRUPTION SONT GENERAUX... AVEC TOUT MON RESPECT POUR LES FEMMES ET LES HOMMES HONNETES ENCORE DE NOTRE PAYS MAIS QUI SONT HORS SYSTEME PAR LA VOLONTE MAFIEUSE DE NOS ABRUTIS!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 56, le 29 octobre 2018

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