Selon Sazandegi, la plupart des femmes présentes au stade avaient été «triées sur le volet» et choisies dans les familles des joueurs du FC Persépolis, ou parmi des joueuses de football ou de futsal.
Mener «au péché»
Depuis le triomphe de la révolution islamique en 1979, les femmes n'ont pas le droit de se rendre dans les stades en Iran pour voir des hommes jouer au football, officiellement pour les protéger de la grossièreté masculine. Cette mesure est régulièrement critiquée au sein même du système politique iranien.
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Le président iranien Hassan Rohani, qui passe pour un modéré, a dit à plusieurs reprises sa volonté de voir les femmes accéder aux stades, mais ce projet se heurte à l'opposition du clan ultraconservateur.
Le 17 octobre, après que les autorités locales eurent autorisé la veille une centaine de femmes à assister à un match amical entre le onze iranien et celui de Bolivie, le procureur général du pays avait averti qu'il ne laisserait pas se répéter pareille occasion, susceptible selon lui de mener «au péché».
Pour la finale retour de la ligue des champions, les autorités ont donné cette fois-ci l'autorisation à 850 femmes d'assister au match, selon l'agence officielle iranienne Irna.
Evenement exceptionnel
Selon un journaliste de l'AFP présent au stade, les supportrices sont arrivées deux heures avant le début du match. Avant la rencontre, plusieurs médias iraniens avaient fait état de pressions de la Confédération asiatique de football (AFC) pour que le femmes soient admises à voir des hommes jouer au football en Iran.
Cité par Irna, le premier vice-président iranien Eshaq Jahanguiri a appelé samedi l'AFC à empêcher «la contamination du football par la politique».
Dimanche, l'AFC a remercié officiellement les autorités iraniennes «d'avoir permis [que des femmes] soient témoins d'un événement exceptionnel».