"Ma position n'est ni militante, ni dogmatique. J'ai fait mes recherches, observé que ce n'était pas des prénoms mixtes. Ils m'apparaissaient donc contraire à l'intérêt de l'enfant." C'est ainsi que Laureline Peyrefitte, la procureure de la République de Lorient (Morbihan), a justifié l'opposition du parquet à l'attribution de deux prénoms pourtant validés par le tribunal, selon les révélations de Ouest-France, ce dimanche 11 novembre.

Un premier couple de Liorentais a appelé sa fille, née en novembre 2017, "Liam". Un second a donné naissance à un garçon nommé "Ambre", en janvier 2018. "Liam et Ambre sont-ils des prénoms mixtes ? S'ils ne sont pas mixtes, les leur donner est-il contraire à l'intérêt de ces enfants ?" interroge en retour la procureure auprès de l'AFP.

L'intérêt de l'enfant ?

Trois mois après la naissance de leur fille, les parents de Liam étaient appelés à comparaître devant le juge aux affaires familiales (JAF). Le prénom qu'ils ont choisi, "usuellement masculin", pourrait être "de nature à créer un risque de confusion de genre, contraire à l'intérêt de l'enfant" selon le ministère public, en accord avec le service de l'état civil de la mairie de Lorient qui leur avait signalé ce "cas".

Bien que "dans le monde anglo-saxo", on utilise ce prénom comme un diminutif de William, ce n'est "pas le cas en France où plusieurs dizaines de Françaises le portent aujourd'hui" estimait pourtant le juge le 26 octobre dernier. 

C'est maintenant à la Cour d'appel de Rennes de trancher. Son verdict n'est pas attendu avant plusieurs mois.