Un an après les témoignages #MeToo, les chiffres pour preuves. À quelques jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne d'études progressistes (FEPS) dévoilent leur enquête, réalisée par l'Ifop, sur les violences sexistes et sexuelles dans l'espace public dans cinq pays européens (France, Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni) et aux États-Unis.
Ce que l'on apprend sur les violences de rue dont sont victimes les Françaises
Zoom sur la France. 86 %. Elles sont 86% de femmes, en France, à avoir été victimes d'au moins une forme d'atteinte ou d'agression sexuelle dans la rue. 48% des Françaises confient avoir déjà été abordées avec insistance par des inconnus malgré leur absence de consentement et 43 % ont déjà été suivies sur une partie de leur trajet au cours de leur vie, alors que la moyenne européenne est de 37 %. Autre chiffre saisissant : 31% disent avoir fait l’objet de caresses ou d’attouchements à caractère sexuel non consentis dans la rue.
Qui sont les Françaises les plus menacées ?
L'enquête, très étayée, a analysé les profils de Françaises les plus exposées aux violences sexistes ou sexuelles dans la rue. Sans surprise, comme dans les cinq autres pays étudiés, les moins de 25 ans, suivis de près par les 25-34 ans, sont les deux types de population les plus touchées. Au cours de ces 12 derniers moins, 23% des Françaises de moins de 25 ans ont été victimes d'une forme de harcèlement de rue. Et en Allemagne, elles sont 58% dans cette tranche d'âge à s'en dire victime. L'Allemagne, qui est classée par l'enquête premier parmi les pays dans lequel "règne aujourd'hui le climat le plus sexiste dans la rue".
Le profil des Françaises victimes s'est affiné selon d'autres critères que son âge, comme sa localisation - en région parisienne, elle est plus harcelée qu'en province -, ou encore, son indice de masse corporelle, on apprend que les femmes maigres sont les plus menacées (36%).