Agression d'un couple de femmes dans le métro à Paris : le parquet écarte l'acte homophobe
Le procès de l'agression d'un couple de jeunes femmes dans le métro à Paris s'ouvre ce jeudi au tribunal correctionnel. Le parquet a requalifié les faits et on ne parle plus aujourd'hui d'acte homophobe. Reste la grande violence de cette agression que raconte l'une des jeunes femmes.
L'agresseur d'un couple de jeunes femmes dans le métro à Paris s'ouvre ce jeudi après-midi au tribunal correctionnel. L'homme risque cinq ans de prison.
Depuis quelques mois, les agressions de couples homosexuels se sont multipliées dans la capitale. C'est dans ce contexte que se tient ce procès même si, pour cette affaire, le parquet a requalifié les faits et a écarté l'acte homophobe.
Coups de poing, coups de pieds : la jeune femme perd connaissance
Lorraine, l'une des deux femmes, raconte à Lorélie Carrive de France Inter ce qu'elle a vécu. Fin septembre 2018, à Paris, les deux femmes montent dans le métro. Lorraine explique qu'elle a demandé à un homme ivre, qui écoutait de la musique à fond, de baisser le volume. Alors que l'homme se met en colère, sa compagne lui dit : "Laisse tomber bébé" et, affirme-t-elle, c'est quand l'homme entend "bébé" que tout de suite il lance "sale pétasse, sales gouine et c'est à ce moment-là qu'il s'est jeté sur moi. Il s'est accroché aux barres du métro pour me mettre des coups de pied dans la tête et tout simplement enchaîner les coups. Je suis tombée à terre, il a posé son genou sur ma tête et il a continué de me frapper alors que j'étais inconsciente. Et ce sont les services de l'ordre qui sont arrivés qui l'ont tout simplement enlevé de mon corps".
Séquelles physiques et psychologiques
La jeune femme agressée est toujours sous le choc. Les coups qu'elle a reçus lui ont fait perdre deux dixièmes à un œil. Sa compagne a changé de travail "pour ne plus avoir à prendre le métro", dit-elle.
Le parquet écarte l'acte homophobe
Au moment de l'agression, les policiers ont considéré que c'était un acte homophobe mais cette circonstance aggravante a été écartée par la procureure.
L'avocate des deux jeunes femmes regrette cette décision. "Sans cette reconnaissance-là, peu importe la peine qui sera prononcée, dit-elle, le traumatisme sera plus difficile à réparer". L'avocate assure qu'à l'audience jeudi après-midi, elle demandera une requalification des faits.
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