Violences sexuelles : Edouard Philippe et Marlène Schiappa répondent aux #NousToutes
En réponse aux manifestantes qui ont défilé samedi pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes, la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa a promis dimanche des subventions supplémentaires tandis que le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé le lancement, mardi, de la plateforme de signalement en ligne.
Samedi, les Gilets jaunes n'étaient pas les seuls à manifester. Sous la bannière #NousToutes, 50.000 personnes ont défilé dans toute la France pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes. Edouard Philippe puis sa secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, chargée de l'Egalité femmes-hommes, ont répondu aux manifestants dimanche, à l'occasion de la journée de l'élimination de la violence à l'égard des femmes. "En France aussi, cessons de classer ces crimes sous l'étiquette commode du 'fait divers', vite emporté par l'actualité", explique dans un billet Facebook le Premier ministre qui annonce le lancement prévu mardi de la plateforme de signalement en ligne.
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Cette plateforme, "c'est le premier des jalons, technique et politique, pour éradiquer les violences sexistes et sexuelles, détaille encore Edouard Philippe. Désormais quelques clics peuvent aider chacune à prendre un nouveau départ : pour soi, pour sa famille. Et peut-être pour éviter le pire."
Marlène Schiappa veut éviter la récupération politique des #NousToutes
Le principe de cette plateforme avait déjà été acté par Emmanuel Macron l'an dernier, dans la foulée du mouvement #MeToo déclenché par l'affaire Weinstein, et elle devait être mise en service début octobre. Finalement repoussée, pour des raisons techniques, elle sera "opérationnelle 24H/24 via le site service-public.fr" à partir de mardi, précise le chef du gouvernement. L'idée est de permettre aux victimes ou aux témoins d'échanger avec un policier ou un gendarme spécialement formé pour les aider dans leurs démarches.
Invitée du Grand rendez-vous Europe 1 -Cnews, Marlène Schiappa a expliqué "partager le sentiment d'urgence des manifestantes" qui ont défilé samedi. Si elle n'a pas elle-même manifesté, c'est parce que la secrétaire d'Etat n'avait pas sa place dans le cortège comme elle le reconnaît elle-même : "Je suis très respectueuse du caractère citoyen du mouvement, il n'y a rien que je déteste plus que la récupération politique […] Cette marche avait pour but d'interpeller la société et le gouvernement. Je n'allais pas m'auto-interpeller."
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Quant aux revendications des manifestantes, la responsable a assuré avoir déjà agi pour lutter contre les violences faites aux femmes. "Les associations nous demandent de faire plus, mieux et plus vite", a-t-elle constaté avant d'évoquer les "127 mesures" prises par son gouvernement.
Des subventions renforcées et une nouvelle mission sur la question du viol
Une loi a été adoptée en août "pour renforcer les condamnations des violence sexistes et sexuelles", a-t-elle rappelé avant d'annoncer l'installation, "dans les jours à venir", d'un "groupe de suivi des condamnations pour vérifier l'efficacité" du texte. "Si ce n'est pas assez efficace, nous ferons des lois encore plus contraignantes", a-t-elle promis.
Autre annonce : le lancement d'une mission "pour voir s'il est nécessaire de modifier" le droit français sur la question du viol, qui "ne parle pas de consentement", contrairement à ce que prévoit la convention d'Istanbul ratifiée par la France en 2014, afin de "mettre fin à [une] forme d'impunité intolérable".
Enfin, Marlène Schiappa a précisé avoir redirigé 400.000 euros non dépensés, inscrits à son "budget communication", pour financer des associations. "L'association Excision, parlons-en" ou "le collectif féministe contre le viol" vont notamment bénéficier de rallonges. En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Le chiffre pour 2017 sera annoncé mardi, lors du lancement de la plateforme de signalement en ligne.
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