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Santé

Un placenta artificiel pourrait aider à comprendre les problèmes de la grossesse

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Des trophoblastes vue au microscope (images transmises par margherita Yayoi Turco et l'université de Cambridge le 28 novembre 2018)
Des trophoblastes vue au microscope (images transmises par margherita Yayoi Turco et l'université de Cambridge le 28 novembre 2018)
University of Cambridge/AFP - Margherita Yayoi Turco

Des chercheurs britanniques ont annoncé mercredi avoir réussi à créer un placenta artificiel à un stade très précoce, qui pourrait servir de modèle expérimental pour aider à comprendre pourquoi certaines femmes connaissent des complications au cours de leur grossesse ou n'arrivent pas à la mener à terme.

Quand le placenta ne fonctionne pas correctement, "cela peut provoquer de graves problèmes, tels que la pré-éclampsie ou une fausse couche. (...) Mais notre connaissance de cet organe important est très limitée car nous manquons de bons modèles expérimentaux", a expliqué dans un communiqué Margherita Turco, auteure principale de l'étude publiée dans la revue scientifique Nature.

Généralement, la recherche médicale teste d'abord sur des animaux le potentiel et la fiabilité des nouveaux traitements destinés à l'homme. Mais "le placenta humain est très différent de celui des autres espèces, donc les modèles animaux ne fonctionnent pas vraiment", a souligné au cours d'une conférence de presse Ashley Moffett, professeur au département de pathologie de l'université de Cambridge, qui travaille depuis plus de 30 ans sur la culture des cellules placentaires.

Son équipe de recherche est parvenue à isoler et à cultiver des cellules appelées trophoblastes, qui se forment seulement quelques jours après la fécondation et qui deviennent ensuite le placenta et le cordon ombilical.

Les scientifiques ont ainsi créé ce qu'ils appellent des "mini-placentas", qui reproduisent in vitro le fonctionnement de placentas réels et sécrètent notamment les hormones et les protéines qui modifient le métabolisme des femmes pendant la grossesse.

Ils espèrent que ce modèle "organoïde" permettra de mieux étudier les anomalies dans le développement du placenta, qui peuvent empêcher l'embryon de s'implanter correctement ou provoquer des problèmes dans la suite de la grossesse.

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Un "mini-placenta" fait de trophoblastes, images transmises par l'Université de Cambridge, le 28 novembre 2018 (University of Cambridge/AFP - Margherita Yayoi Turco)

On sait ainsi que la pré-éclampsie trouve son origine dans un dysfonctionnement du placenta, pourtant, selon l'Organisation mondiale de la santé, environ 47.000 femmes sont mortes en 2015 de ce symptôme caractérisé par une forte hypertension artérielle associée à une présence excessive de protéines dans les urines.

Cela devrait aussi aider à voir comment les médicaments pris par la mère affectent le placenta et à comprendre pourquoi certaines infections passent cette barrière naturelle (comme le virus Zika) alors que d'autres non (comme celui de la dengue, pourtant proche).

L'an dernier, la même équipe de Cambridge est parvenue à reconstituer en culture des muqueuses utérines - le tissu qui recouvre la paroi interne de l'utérus et dans lequel s'implante le placenta en cas de grossesse.

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