La femme est l’avenir de l’homme… Surtout en médecine. Aujourd’hui, parmi l’ensemble des praticiens inscrits au conseil de l’Ordre, on recense 47 % de femmes. Mais dans quelques années, elles seront majoritaires. « Cela devrait aller assez vite, sans doute à l’horizon 2021 ou 2022 », explique le docteur Jean-Marcel Mourgues, président de la section santé publique à l’Ordre qui, mardi 4 décembre, a rendu public son atlas 2018 de la démographie médicale.

64 % de femmes chez les jeunes généralistes

Ce document confirme la féminisation du corps médical. Désormais, onze départements ont une majorité de femmes parmi les médecins en exercice. La palme d’or revient aux Hauts-de-Seine (55,7 % de femmes) suivis de l’Isère (54,4 %) et de Paris (53,9 %). En queue de peloton, on trouve l’Aisne (33,6 % de femmes), la Nièvre (32,5 %) et Mayotte (32,4 %). Autre constat : chez les généralistes de moins de 40 ans, 64 % sont des femmes. Et la dynamique est très forte dans les toutes nouvelles générations où on compte pratiquement deux femmes pour un homme. Ainsi, parmi les praticiens de 25-29 ans inscrits à l’Ordre, on recense 2 335 femmes pour 1 296 hommes.

Une moyenne d’âge de 50,7 ans

Pour le reste, l’atlas dresse comme chaque année un panorama global de la profession. Il relève que l’âge moyen des médecins en activité est de 50,7 ans, un chiffre qui masque des disparités parfois fortes. Le département le plus « jeune » est l’Ille-et-Vilaine (47,5 ans) et le plus « âgé » la Creuse (54,7 ans).

L’atlas confirme aussi la baisse régulière du nombre de généralistes. Alors qu’on en recensait 94 261 en 2010, ils ne sont plus que 87 801 en 2018. Et la tendance va se poursuivre pour tomber, selon les prévisions de l’Ordre, à 81 804 généralistes en 2025. « Cela fait quelques années qu’on constate une désaffection pour la médecine chez les étudiants. Chaque année, des postes restent vacants au concours de l’internat », souligne le docteur Mourgues.

Quatre fois plus de médecins à Paris que dans la Creuse

Sans surprise, le document met en lumière de fortes inégalités dans la répartition des médecins. Les régions les mieux dotées sont Provence-Alpes-Côtes d’Azur et l’Île-de-France, avec respectivement 343 et 335 médecins pour 100 000 habitants. Une situation bien différente de celle observée dans les collectivités d’outre-mer (1), le Centre-Val-de-Loire et la Picardie qui compte respectivement 185, 224 et 227 médecins pour 100 000 habitants. Autre constat : on compte quatre fois plus de médecins à Paris que dans la Creuse. Un département où, en 2018, seulement deux nouveaux médecins se sont inscrits au conseil de l’Ordre. Deux praticiens d’origine étrangère, diplômés en dehors de l’Union européenne.

(1) Saint-Pierre-et-Miquelon, les îles Wallis et Futuna, la Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin.