Hauts-de-Seine : Hayette ambassadrice du Téléthon et quadruple championne de parachutisme

La jeune femme est atteinte d’une maladie rare qui affaiblit ses muscles mais ne l’empêche pas de réaliser ses rêves.

 Colombes, vendredi 30 novembre. Hayette est ambassadrice du Téléthon et sera sur les stands des bénévoles de la ville de Montrouge samedi 8 décembre.
Colombes, vendredi 30 novembre. Hayette est ambassadrice du Téléthon et sera sur les stands des bénévoles de la ville de Montrouge samedi 8 décembre. LP/E.D.

    « La tête dans les nuages mais les pieds sur terre. » C'est ainsi qu'aime à se décrire Hayette. Cette jeune femme de 26 ans, qui est née et vit à Colombes, est ambassadrice Téléthon dans la ville de Montrouge. Un rôle qui n'est pas dû au hasard. Hayette est atteinte d'une myopathie des ceintures, une maladie génétique rare qui empêchent ses muscles de se régénérer complètement et l'oblige à se déplacer en fauteuil roulant.

    « J'ai été diagnostiquée à 6 ans, se rappelle la Colombienne. Je tombais souvent mes parents m'ont donc emmené dans un service de l'hôpital de la Salpêtrière et là, le docteur m'a dit que mes muscles étaient trop fatigués. »

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    A ce moment, la petite fille qu'elle est n'a qu'une question à adresser à son médecin : « Est-ce que je pourrai faire du spéort ? » La réponse tombe. Comme un couperet. « Impossible. » Mais c'était loin de satisfaire la petite Hayette qui va s'empresser de « supplier » son père pour qu'il l'inscrive à la natation. Elle va exceller dans ce sport, puis va y ajouter de la gym acrobatique, du cirque, et du kung-fu en compétition, sans jamais préciser qu'elle est malade.

    « Quand je suis arrivée sur le sol j'ai voulu recommencer. »

    « A l'époque il était hors de question pour moi d'évoquer la maladie, se souvient Hayette. Le problème est arrivé quand elle a évolué et que vers 15,16 ans j'ai dû arrêter la compétition en natation. » Un coup dur pour l'adolescente, à qui sa mère, propose dans la foulée de l'inscrire à l'Erea de Vaucresson, un lycée spécialisé dans la prise en charge du handicap. « J'ai eu un choc en m'y rendant pour la première fois car je n'avais jamais vu autant de handicapés au même endroit, témoigne la jeune femme. Mais c'est à ce moment-là que j'ai commencé à accepter ma maladie et donc l'inscription dans cet établissement. »

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    Là elle rencontre Hervé. C'était, 30 ans plus tôt, le professeur de sport de sa mère. Le contact est tout de suite établi. Hervé propose alors à ses élèves, handicapés ou pas, des stages de parachutisme. Hayette signe. « C'était en 2008 près d'Orléans, je n'ai jamais autant crié qu'avant le saut, s'amuse aujourd'hui la sportive. Mais j'ai eu une sensation magique, quand je suis arrivée sur le sol j'ai voulu recommencer. » Elle renouvelle l'aventure 3 ou 4 fois puis, en 2013 Hayette apprend que la fédération française de parachutisme veut porter le handicap dans le milieu.

    « Plus les années passent et plus mes muscles s'affaiblissent »

    La compétition débute pour la jeune femme. Elle va effectuer tous ses sauts en équipe, les « 3D », pour Hayette Djennane, Daniel Durand son moniteur de saut et Marie-Agnès Dizien, le cameraman. Le trio est médaillé de bronze l'année suivante lors des premiers Championnats de France de handi-parachutisme, puis repart avec l'or en 2015, 2016, 2017 et 2018. Mais c'est un rêve qui ne durera pas. « Je ne suis pas une athlète comme les autres car je n'ai pas la chance de me dire que j'arrête ma carrière à 40 ans, explique Hayette. Ça va être imminent, car plus les années passent et plus mes muscles s'affaiblissent. »

    Hayette, atteinte d’une myopathie rare, est quadruple championne de France de parachutisme handisport et vice-championne du HandiFly International en 2018./DR
    Hayette, atteinte d’une myopathie rare, est quadruple championne de France de parachutisme handisport et vice-championne du HandiFly International en 2018./DR LP/E.D.

    Plus de saut mais pas pour autant plus d'idées. La jeune femme est sur tous les fronts : elle veut ouvrir le parachutisme aux handicapés, participe aux réunions du Rotary Club, est élue au conseil de quartier de Colombes, est également entrepreneuse, et ambassadrice Téléthon.

    « J'ai une maladie mais ça ne m'empêche pas d'avoir une vie. »

    « C'est très important pour moi, parce que le laboratoire qui a diagnostiqué ma maladie et m'a suivi a été financé grâce au Téléthon, indique la jeune femme. Nous perdons chaque année de l'argent parce que le handicap n'est pas rentable, mais il faut que le public change sa vision du handicap. J'ai une maladie mais ça ne m'empêche pas d'avoir une vie. »

    Hayette sera présente ce samedi 8 décembre sur les stands des bénévoles du Téléthon à Montrouge. « Une ville hyper impliquée, qui a récolté 100 000€ environ pour seulement 50 000 habitants », précise la sportive qui sera le lendemain, à Argenteuil (Val-d'Oise) pour participer à un challenge régional de soufflerie aerokart. Il s'agira alors de faire des figures en équipe, au-dessus d'une énorme soufflerie.