Où je me tiens : « Lorsqu’on est une personne LGBT, il faut lutter tous les jours contre les préjudices et la violence »

Helen Tavares savait qu’elle était différente des autres, mais il lui a fallu longtemps pour accepter son identité sexuelle en raison des pressions et des attentes de la société. Bien que l’homosexualité soit légalement permise au Cabo Verde, les personnes LGBT y sont victimes de discrimination et de violence. Les mariages entre personnes du même sexe n’y sont pas reconnus, et une discrimination constante pèse contre les personnes LGBT dans les domaines de l’emploi et du logement.

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Helen Tavares. Photo: Free and Equal/Kriollscope
Helen Tavares. Photo: Libres et Égaux/Kriollscope
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Dès un très jeune âge, j’avais le sentiment qu’une partie de moi était différente des autres enfants, mais je n’arrivais pas à me l’expliquer. J’étais toujours attirée par le style « masculin », ce qui m’a valu d’être la victime fréquente de brimades à l’école.

À l’âge de 14 ans, je suis tombée amoureuse d’une camarade d’école et c’est alors que j’ai découvert que, peut-être, j’étais lesbienne. Toutefois, dans ma tête, je ne voulais pas l’accepter.

J’ai commencé à sortir avec des garçons comme moyen de « corriger » ce qui ne tournait pas rond chez moi. À mon sens, le fait de ne pas s’accepter tel qu’on est, par crainte du « qu’en-dira-t-on », constitue une terrible forme de violence. Mes relations hétérosexuelles n’ont pas duré longtemps, et pour finir, j’ai commencé à fréquenter des gens LGBT, mais ça n’a pas été facile pour ma famille de m’accepter.

Aujourd’hui, je suis en couple avec avec Natalina. Nous vivons ensemble avec ma fille de quatre ans, mais cela n’est pas facile, parce qu’au Cabo Verde, les relations homosexuelles sont l’objet de discriminations. Être une personne LGBT conduit à lutter chaque jour contre les préjudices et la violence.

Grâce au soutien de la campagne Libres et Égaux coordonnée par ONU Femmes au Cabo Verde, l’Association LGBT à Santiago s’est fait le porte-parole des jeunes de la communauté LGBT, qu’elle vise à protéger de la violence.

Nous [en tant que personnes LGBT] sommes unis avec le mouvement mondial #MeToo parce que souvent notre voix est ignorée, et parce que nous sommes victimes d’actes de violence pour la simple raison d’être qui nous sommes. »



ODD 5 : Égalité entre les sexes

Helen Tavares, 29 ans, est la présidente de l’Association LGBT de Santiago, au Cabo Verde, qui est appuyée par la campagne Libres et Égaux sous la coordination d’ONU Femmes dans cette nation insulaire. Lancée en 2015 et coordonnée par ONU Femmes pour le compte du système des Nations Unies afin d’exercer une action de sensibilisation aux droits des personnes LGBT et une action de lutte contre la discrimination à cause de l’orientation sexuelle, la campagne Libres et Égaux est la seule de son type en Afrique. Le présent compte-rendu montre qu’afin de ne laisser personne de côté, il faut que l’Objectif de développement durable n° 5 concernant l’égalité des sexes et l’élimination de la violence à l’égard de toutes les femmes et de toutes les filles, y compris les lesbiennes, bisexuelles, transsexuelles et non-conformistes du genre, soit réalisé.