Generation Makers : chez Caroline Petit Mason, Three Seven

Image Generation Makers : chez Caroline Petit Mason, Three Seven

Avec la complicité de Nike, MilK est parti à la rencontre des néo-artisans, ces parents ultra-créatifs aux quotidiens à 100 à l’heure ! Aujourd’hui, la céramiste Caroline Petit Mason (fondatrice de Three Seven) nous ouvre les portes de son appartement et showroom, côté Rive Gauche à Paris.


photos : Stephanie Lou

Présente-nous les membres de ta tribu ?
Il y a Muse, notre aînée de 4 ans, en deuxième section de maternelle. Une petite fille gentille et bienveillante, très rigolote. Et Jack, le petit dernier de 16 mois, tellement gentil mais doté d’un caractère bien trempé. Il adore tout de même les câlins !

A quoi ressemble ton quotidien d’entrepreneur ?
On a grandi avec un père qui nous a toujours dit que l’avenir appartenaient à ceux qui se levaient tôt, alors on a toujours été très matinales, debout 6h-6h30. Finalement, avoir des enfants fut un peu moins douloureux que certains amis de ce côté-là ! Comme Three Seven a moins de 2 ans et que je suis autodidacte, je travaille beaucoup. Je n’ai jamais fait de formation de céramiste, je n’ai jamais géré un atelier de 10 personnes, il y a des choses à mettre en place. Il faut savoir, surtout, prendre du recul et profiter des siens.

Justement, comment fais-tu pour trouver le bon équilibre entre ta boîte florissante et tes deux jeunes enfants ?
Il y a deux, trois règles à respecter. Pas de nocturne, et le téléphone dans un coin quand je rentre à la maison, vers 18h30. Avant que mes enfants se lèvent par exemple, je fais 45 minutes d’Instagram pour essayer de moins polluer ma journée. Même si, en ce moment, avant Noël, cette période est particulière car très intense…
Aujourd’hui, les gens s’attendent à ce que tu répondes 24/24h, d’autant plus avec le décalage horaire. Mais les enfants grandissent vite et je ne veux pas avoir de regrets. On se garde aussi des moments en amoureux, et en règle générale j’essaye de relativiser : rien n’est si grave, tant que mes enfants vont bien !

Quelle est la genèse de Three Seven ? Comment t’es-tu retrouvée à la tête d’un atelier de 10 personnes en moins de 2 ans ?
Plus jeune, j’étais au planning stratégique d’une agence de pub (TBWA Chiat Day) à New York. J’adorais ce travail mais j’aspirais à plus de liberté. Après ça, pendant 7 ans avec Jonas (mon mari), nous chinions des meubles sur la côte Ouest et nous les rénovions dans nos ateliers dans l’Illinois, puis à New York. Tous les 6 mois, de retour à Paris avec nos trouvailles, on organisait des pop-up stores pour les revendre. Nos plus belles années !
Quand je suis tombée enceinte de Muse, ce rythme de vie est devenu plus compliqué. En juin 2016, on rentrait à Paris pour les vacances. Sauf qu’on avait déjà booké notre stand à Maison & Objet pour septembre. Je faisais quelques assiettes à la main, Jonas m’a conseillée de les présenter. Je devais en vendre 300 pour rembourser mon stand, et on en a vendu 3000, je ne pouvais plus faire marche arrière ! Nous avons du rester à Paris sans re-passer par New York pour honorer toutes nos commandes, et l’aventure a commencé.

Comment t’es-tu initiée à la céramique ?
Un hasard de la vie… Lorsque je travaillais à New York, j’ai du revenir 1 mois et demi à Paris pour renouveler mon visa de travail. Je n’avais rien à faire pendant ce temps !
J’adore parler aux gens dans la rue, cela doit être parce que j’ai un chien que je promène souvent. J’ai abordé une fille devant une boutique qui m’a proposé de découvrir la céramique. J’ai passé 1 mois et demi avec elle dans son atelier ! Je vendais même quelques assiettes, en 2009…
Mais c’est vraiment Maison & Objet 2016 qui a lancé l’aventure. Peu après le salon, j’ai aussi discuté avec un homme dans la rue. Je lui racontais dans quel pétrin j’étais, mon retour en France, 3000 assiettes à produire sans atelier ni main d’oeuvre en quelques semaines… Il connaissait un atelier d’artiste à Villejuif et m’a mise en lien avec le propriétaire. Je m’y installais 2 jours plus tard, j’ai trouvé de la main d’oeuvre (notamment sur les groupes Facebook de babysitting pour les enfants!) et j’ai pu m’acheter un four pour cuire les assiettes grâce aux premiers acomptes des boutiques.

Un conseil aux personnes qui aimeraient entreprendre ou changer de voie ?
Se faire confiance, ne pas écouter les réflexions négatives. Dans la vie, les choses n’arrivent pas par hasard. Restez curieux, ouverts aux autres. Partageons nos histoires, aidons-nous les uns les autres ; c’est comme cela qu’on s’enrichit réellement !

La next step pour Three Seven ?
L’entreprise est tellement jeune qu’il y a encore tout à faire. J’écoutais l’autobiographie de Phil Knight, le fondateur de Nike, il raconte ses débuts dans un garage, ses premières galères de production. Cela me fait penser que tout est possible, le travail paye ! J’aimerais continuer sur cette voie, faire grandir Three Seven, développer les gammes (salle de bain, vases, carafes…). Et rencontrer toujours de nouvelles personnes, qui pourraient beaucoup nous apporter.

Travailler en famille, c’est la clé du succès ?
Dans mon cas oui. Ma soeur jumelle Alix a 10 ans d’expérience dans l’entreprenariat avec Heimstone. J’aurais fait beaucoup d’erreurs si elle ne m’avait pas conseillée. Notre frère est dans la photo et les films, notre père est un businessman (co-fondateur de l’agence BDDP), mon mari est photographe, celui d’Alix aide à la direction artistique… Si j’ai pu monter Three Seven de manière aussi professionnelle et si rapidemment, c’est grâce à eux. Je prône le travail « ensemble », à plusieurs on est plus forts. Peut-être car je suis née à deux (avec ma jumelle), je ne conçois pas la vie seule !

Caroline porte un pull et un pantalon, Heimstone. Des chaussures, Nike x Carhartt WIP.

Quelles sont les valeurs que tu aimerais transmettre à tes enfants ?
Une et une seule : être bien dans ses baskets. Rester intègre, honnête avec soi-même, savoir mettre son ego de côté (surtout au travail). C’est grâce à cela qu’on peut se remettre en question intelligemment. D’ailleurs on se parle beaucoup dans la famille, si quelque chose ne va pas (dans le travail ou ailleurs), on le dit cash, mais toujours avec bienveillance.

A quoi ressemble un week-end parfait chez les Petit Mason ?
On est assez casaniers, on reste dans notre quartier. Ma soeur habite à côté, on se voit souvent et on s’organise des dîners à la maison, on adore cuisiner ! On rêve aussi d’une maison à la campagne…

Une adresse pour se poser en famille ?
J’adore le Petit Lutetia et le restaurant Aux Prés de Cyril Lignac. Simple et sublime ! Je suis fan également du concept-store Smallable depuis ses débuts, et évidemment, d’une très jolie boutique qui s’appelle Heimstone 😉

Comment définirais-tu ton style ?
Je porte beaucoup de Heimstone, mais c’est drôle car je n’ai pas du tout le même style que ma soeur ! Je suis plutôt romantique, et elle plutôt edgy.

Et qu’est-ce qui t’a plu dans la collab Nike x Carhartt WIP ?
C’est canon ! D’ailleurs, je m’habille tous les jours avec un manteau Carhartt pour travailler à l’atelier, je trouve qu’on reconnait leur toile entre mille, notamment sur ces Air Force 1. Ce sont des matériaux très résistants, tout le monde en porte dans le Midwest, j’en mettais beaucoup quand je voyageais pour les meubles. Très pratique et confortable pour les enfants !


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