Deux tiers des Américaines ont été incapables d'acheter des produits d'hygiène menstruelle en 2018

  • 21% des Américaines à faible revenu manquent de fournitures périodiques chaque mois
    21% des Américaines à faible revenu manquent de fournitures périodiques chaque mois RelaxNews
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Une nouvelle étude, publiée dans Obstetric & Gynecology, rélève qu'aux Etats Unis, deux tiers des femmes n'ont pu se procurer, faute de moyen, des serviettes hygiéniques ou des tampons au cours de l'année précédente.


L'équipe de recherche, menée par Anne Sebert Kulhmann professeure à l'Université de Saint Louis, a décidé de s'intéresser à ces femmes à faible revenu, aux problèmes qu'elles rencontrent dans l'accès aux produits périodiques et les solutions pour lesquelles elles optent pour faire face à ces difficultés.

L'étude a été menée de juillet 2017 à mars 2018 sur un échantillon de 183 femmes bénéficiant de faibles revenus et âgées de 18 à 69 ans. Les participantes recevaient un questionnaire avec des questions fermées, et des questions ouvertes.

Grâce aux questions fermées, Kuhlmann révèle que 21% des femmes à faible revenu manquent de fournitures périodiques chaque mois, et que 46% des femmes ont du faire un choix entre produits alimentaires et produits périodiques au cours de l'année précédente. 36% des femmes employées sont quant à elles obligées de prendre un ou plusieurs jours à cause de leurs menstruations.

Dans les questions ouvertes, les femmes ont par exemple décrit leurs difficultés à gérer les saignements abondants du fait du peu de diversité de produits périodiques dont elles pouvaient disposer, à cause du prix de ces produits, ou de la difficulté d'accès à ces produits.

Certaines femmes interrogées ont déclaré qu'en dernier recours il leur arrivait de voler, ou de se rendre aux urgences pour bénéficier de serviettes post partum.

Aux Etats Unis pour un paquet de serviettes, d'une marque de protection périodique classique, les femmes paient une taxe qui équivaut à 10% du prix total du produit, soit une moyenne de 1$. Une somme qui semble modique, mais qui est énorme lorsqu'on considère qu'une femme a ses règles environ 450 fois dans sa vie.

La chercheuse et son équipe préconisent donc une sensibilisation accrue à l'hygiène menstruelle, la création d'un répertoire d'entraide communautaire, le suivi de ces femmes auprès de prestataires de santé. En parallèle les scientifiques appellent le gouvernement à revoir la taxe sur les produits périodiques.

La chercheuse souligne que la difficulté d'accès aux fournitures périodiques est un affront à la dignité des femmes. Pour la scientifique, l'accès aux produits périodiques devrait être considéré comme un droit fondamental.

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