RELIGIONUne Indienne agressée par sa famille après être entrée dans un temple sacré

Inde: Une femme agressée par sa famille après être entrée dans le sanctuaire de Sabarimala, interdit aux femmes

RELIGIONDans la tradition, ce temple était interdit aux femmes en âge de procréer, considérées comme impures, jusqu’à une récente décision de la Cour suprême…
Kanaka Durga (en bas) lors de son entrée dans le temple sous escorte policière, le 2 janvier 2019.
Kanaka Durga (en bas) lors de son entrée dans le temple sous escorte policière, le 2 janvier 2019. - AFP
20 Minutes avec AFP

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Elle est devenue un symbole en Inde et à l’étranger après être entrée dans un sanctuaire sacré interdit aux femmes. Sa famille ne lui a pas pardonné cet acte. A son retour chez elle, Kanaka Durga a été agressée et blessée par sa belle-mère. Elle a décidé de porter plainte, a indiqué la police ce mardi.

Elle s’est cachée pendant plusieurs jours, par peur des représailles. Après avoir été hébergée dans plus de 10 habitations différentes, Kanaka Durga, une fonctionnaire âgée de 39 ans, est rentrée chez elle ce mardi mais a été agressée par sa belle-mère armée d’un bâton. « Kanaka Durga a déposé une plainte contre sa belle-mère, qui, selon elle, l’a agressée quand elle est rentrée chez elle ce matin », a indiqué à l’AFP un responsable policier dans la ville de Perunthalmanna, sous le couvert de l’anonymat.

Sous protection policière

La plainte a été enregistrée pour « coups et blessures avec arme » et « séquestration », selon des médias. Kanaka Durga a été hospitalisée dans la ville voisine de Malappuram. La gravité de ses blessures n’a pas été précisée.

Le 2 janvier, accompagnée d’une autre femme, Bindu Ammini, et sous protection policière, elle était entrée dans le temple d’Ayyappa à Sabarimala, dans l’Etat du Kerala. Le lieu sacré a été l’objet pendant vingt ans d’une bataille judiciaire autour de son interdiction à toutes les femmes en âge d’avoir leurs règles. La bataille avait pris fin le 28 septembre 2018 avec une décision de la Cour suprême jugeant cette mesure discriminatoire.

« Un pas en avant » pour l’égalité

Leur geste a déclenché de violentes manifestations à travers cette région, au cours desquelles plus d’un millier de personnes ont été arrêtées. « Je voulais exercer mon droit en tant que croyante, c’est tout », a récemment déclaré Kanaka Durga à l’AFP lors d’une rencontre dans l’un de ses refuges, « c’était un nouveau pas en avant pour renforcer l’égalité des sexes ». Elle a confié avoir caché ses intentions à sa famille qui aurait « sûrement tout fait pour [la] bloquer ».

Certains responsables du Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, au pouvoir à New Delhi, ont accusé Bindu Ammini et Kanaka Durga d’être des anarchistes et anti-hindous, ce qu’elles récusent totalement. Si la plupart des temples n’autorisent pas les femmes à entrer lorsqu’elles ont leurs règles, Sabarimala était l’un des rares à interdire son entrée à toutes les femmes entre la puberté et la ménopause.

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