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En Afrique, une fillette sur dix privée d'école à cause de ses règles

Une campagne pour sensibiliser sur les règles
Dans de nombreux pays du monde, avoir ses règles interdit l'accès à l'école ou aux lieux publics. CLM BBDO/Care France

Dans encore beaucoup de pays du monde, avoir ses règles interdit l’accès à l’école ou aux lieux publics. L’ONG internationale CARE France lance une grande campagne de sensibilisation sur le sujet : #RespectezNosRegles.

En 46 secondes, tout est dit. Le film lancé le 21 janvier sur les réseaux sociaux par l'ONG Care (spécialisée dans la défense des femmes et des enfants dans le monde) et l'agence de communication CLM BBDO frappe là où ça fait mal. Il est tôt le matin, dans un pays d'Afrique. Une jeune fille d'une douzaine d'années prépare un sac à dos avec sa mère et sort pour attendre le bus de ramassage scolaire. On comprend qu'elle va partir à l'école. Et là, surprise, c'est sa mère, déjà âgée, qui monte à bord et s'installe timidement dans la salle de classe. "Faut-il attendre la ménopause pour aller à l'école ?" demande la campagne.

C'est bien la question qui se pose encore dans trop de pays du monde. Les chiffres relayés par Care France sont là, édifiants : en Afrique, une fille sur dix n'a pas le droit d'aller à l'école pendant ses règles, selon l'Unesco. C'est aussi le cas de 23 millions d'Indiennes et d'un million de filles au Kenya. 48 % des jeunes filles en Iran pensent même que les règles sont une maladie, précise encore l'Unicef.

Vivre pendant sept jours dans une étable

L'actualité vient appuyer, s'il le fallait, ce constat. En Inde, la décision en septembre dernier de la cour suprême d'autoriser l'accès du temple de Sabarimala, dans le Kerala, aux femmes en âge d'avoir des enfants, a déclenché de nombreuses manifestations et arrestations. Les femmes ne peuvent toujours pas entrer dans le temple - seules deux d'entre elles s'y sont risquées pour le symbole, sous protection policière.

Au Népal comme en Inde, avoir ses règles, c'est être obligée de vivre pendant sept jours hors de son village et de sa communauté, parfois dans des étables, ou dans les bois, au mépris des conditions climatiques et des dangers. Les protections périodiques, inaccessibles, tabou et hors de prix, ne font pas partie du programme. Il s'agit donc pour les femmes de se débrouiller avec les moyens du bord - feuilles d'arbre, etc.- s'exposant aux risques d'infection.

Que veut dire alors, être une femme dans le monde ? C'est la question qui sous-tend toute l'action de Care, dont la mission est de les aider à se développer économiquement, à gagner en indépendance - ce qui commence par garantir leur droit à l'instruction. Care, qui agit toujours main dans la main avec les autochtones, pour changer durablement les mentalités et les structures, œuvre sur divers fronts : construction de latrines dans les écoles, dialogue avec les communautés, les familles, sensibilisation à l'usage de protections en tissu et lavables… Un travail de longue haleine, qui passe aussi par la nécessité de briser un tabou mondial.

En vidéo : la campagne #RespectezNosRegles

En Occident, les femmes ne veulent plus se cacher d'avoir leurs règles. Revendiquent des protections saines et sans produits chimiques. Une nouvelle façon de penser leur intimité et leur corps avec fierté, voire un moyen d'empowerment. Nous l'avons constaté encore avec le succès fulgurant de Fempo, demi-finaliste de notre prix Business with Attitude, qui propose une nouvelle forme de protection hygiénique sous forme de culotte lavable et 100% saine.

Ailleurs dans le monde, il s'agit de combattre pour vivre dignement. #RespectezNosRegles, dit la campagne. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : changer, une bonne fois pour toutes, les règles du jeu.

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