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Les femmes afghanes appellent à ce que leur liberté ne soit pas bafouée au profit de la paix

Deux jeunes Afghanes dans une rue de Kaboul, en Afghanistan, le 30 janvier 2019. AFP / WAKIL KOHSAR

Un réseau de femmes afghanes a exhorté mardi les hauts responsables politiques de leur pays à veiller à ce que leurs libertés durement acquises ne soient pas bafouées au cours des pourparlers de paix avec les talibans.

Dans un communiqué diffusé avant une réunion mardi et mercredi à Moscou entre talibans et membres de l'opposition au président Ashraf Ghani, l'Afghan women network, qui compte 3.500 inscrites et 125 organisations membres, a affirmé qu'il n'accepterait pas une paix au détriment de la liberté des femmes et a exhorté les délégués à défendre les droits de la moitié des 35 millions d'habitants de l'Afghanistan.

"Ces 17 dernières années, les femmes afghanes ont, durement, obtenu des progrès. On ne veut pas les perdre. S'ils (les talibans) reviennent et imposent des restrictions aux (droits des) femmes, nous ne l'accepterons pas", a déclaré à l'AFP Mashal Roshan, une coordinatrice de l'Afghan women network. "C'est notre droit d'aller à l'école et de travailler et tout le monde devrait respecter ça", a-t-elle ajouté.

Sous le régime des talibans en Afghanistan (1996-2001), l'école était interdite aux filles, les femmes ne pouvaient pas avoir un emploi et leur liberté de mouvement était excessivement limitée.

Selon les talibans, sont à l'ordre du jour de la réunion dans la capitale russe "la fin de l'occupation, une paix durable et l'établissement d'un système de gouvernance islamique intra-afghan". Aucun représentant du gouvernement afghan - que les talibans considèrent comme une marionnette des Américains - n'a été invité à Moscou ni aux récents pourparlers américano-talibans fin janvier à Doha, fâchant les autorités de Kaboul.

Les femmes afghanes, également largement exclues des négociations, craignent de voir leurs droits érodés si les négociateurs cherchent à conclure une trêve hâtive avec les talibans.

"Il n'est pas nécessaire de réinterpréter la vie des femmes afghanes. En vertu de leur interprétation brutale de la charia, les talibans ont confiné les femmes chez elles, ne les autorisant à sortir que sous escorte masculine et cachées sous une burqa", poursuit le communiqué.

Les talibans, par l'intermédiaire de leur porte-parole Zabihullah Mujahid, ont récemment assuré à l'AFP qu'ils "ne s'oppos(ai)ent pas" à l'éducation des filles et au travail des femmes. "Nous essaierons de fournir un environnement sûr pour l'éducation et le travail des femmes. (...) Tout ce qui est permis dans la charia sera permis", avait alors ajouté M. Mujahid, soulignant que la mixité "n'est pas autorisée dans la charia".

Un réseau de femmes afghanes a exhorté mardi les hauts responsables politiques de leur pays à veiller à ce que leurs libertés durement acquises ne soient pas bafouées au cours des pourparlers de paix avec les talibans.
Dans un communiqué diffusé avant une réunion mardi et mercredi à Moscou entre talibans et membres de l'opposition au président Ashraf Ghani, l'Afghan women network, qui...