Amanda Lind, la ministre suédoise de la Culture prise à partie pour… sa coiffure
- Publié le 12-02-2019 à 14h23
- Mis à jour le 12-02-2019 à 16h05
Développer les bibliothèques du royaume figure au rang des priorités de la nouvelle ministre suédoise de la Culture et de la Démocratie, Amanda Lind. Car, a-t-elle déclaré samedi à la radio suédoise, elles "jouent un rôle central pour stimuler et éveiller l’intérêt pour la lecture, pour ouvrir de nouveaux horizons, mais aussi en tant que lieu de rencontre dans notre société démocratique" . Cependant - à son corps défendant - Amanda Lind, 38 ans, mère de deux enfants, mariée au cinéaste Björn Ola Lind, fait plus parler de sa coiffure que de son portefeuille. Elle porte - ô horreur - des dreadlocks.
Malgré sa tignasse qui prend certains à rebrousse-poil, la jeune femme, écologiste, s’est fait un nom en politique. Née à Uppsala, psychologue de formation, élue de la petite ville de Härnösand, elle est secrétaire du Parti de l’environnement-Les Verts (MP) et appréciée de ses collègues locaux pour son engagement. Sa nomination dans le gouvernement minoritaire de Stefan Löfven a toutefois été vertement accueillie, et pas seulement parce qu’il lui est arrivé de fumer du cannabis dans sa vie.
Elle s’est attiré les critiques en rendant hommage aux ministres écologistes qui l’ont précédée, "des pionniers, des héros, qui se sont battus chaque jour pour appliquer la politique du Parti vert en matière d’environnement et de climat, de démocratie, d’égalité des sexes et de justice". Or, parmi eux, figure Mehmet Kaplan, qui avait été poussé à la démission en 2016 pour avoir comparé le sort des Palestiniens à celui des Juifs dans les années 1930. Mme Lind s’est expliquée, la polémique a fait long feu et les regards se sont donc posés sur sa chevelure (qu’elle a pourtant pris soin de ramener en un gros chignon depuis son entrée au gouvernement à la fin du mois dernier). Parce qu’on ne peut pas représenter la Suède avec "une telle coiffure", a attaqué la polémiste de droite Rebecca Weidmo Uvell. Ou parce qu’une femme blanche ne "doit pas porter une coiffure afro-américaine", a décrété l’artiste Nisrit Ghebil. La ministre, elle, a tout simplement indiqué qu’elle ne couperait pas ses dreads (elles les fait pousser depuis vingt ans) et qu’elle se montrerait "respectueuse", "même à l’égard de ceux qui pensent que c’est une erreur".