États-Unis : les femmes dans les starting-blocks pour la présidentielle de 2020

La course à l'investiture démocrate a déjà commencé. Cinq élues démocrates ont déjà annoncé leur candidature pour la Maison-Blanche. Un record.

De notre correspondante à Washington,

Meeting d'Elizabeth Warren dans l'Iowa, le 10 février 2019.  

Meeting d'Elizabeth Warren dans l'Iowa, le 10 février 2019.  

© SCOTT OLSON

Temps de lecture : 3 min

Déjà cinq  ! Cinq femmes ayant déjà un mandat électif ont annoncé leur candidature à la primaire démocrate pour l'élection présidentielle de 2020 aux États-Unis. Un record absolu, plus que lors de n'importe quelle primaire de l'histoire. Il y a seulement deux ans et demi, Hillary Clinton devenait la première femme en lice pour la Maison-Blanche. Un événement historique qui semble aujourd'hui bien lointain. Bien des choses ont changé depuis.

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La défaite de la candidate démocrate, le mouvement #MeToo et surtout le comportement machiste du président Donald Trump, en plus de ses politiques anti-avortement et anti-planning familial… ont suscité un débat national et mobilisé les femmes comme jamais. Il y a eu plusieurs grosses manifestations et surtout de très nombreuses femmes se sont présentées aux élections de mi-mandat, à l'issue desquelles un nombre record de femmes ont été élues, surtout côté démocrates. « Soyons très clair : aujourd'hui, les femmes sont le cœur et l'âme de la base démocrate et le carburant qui alimente les victoires aux urnes », écrit Ilyse Hogue, la présidente de NARAL Pro-Choice America, une organisation de défense de l'IVG.

Portraits

Les cinq candidates à la présidence n'ont pas grand-chose en commun, à part leur sexe. Kamala Harris, d'origine tamoule et jamaïcaine, s'est fait connaître comme procureure générale de Californie avant de briguer en 2016 un siège de sénatrice dans cet État.

Amy Klobuchar, ancienne procureure du comté de Hennepin dans le Minnesota et sénatrice depuis 2006, est l'une des rares candidates à venir du Midwest, le centre de l'Amérique. Comme ses deux autres concurrents, Kirsten Gillibrand a dépassé la cinquantaine. Sénatrice depuis 2009, elle s'est beaucoup battue contre le harcèlement sexuel dans l'armée.

Elizabeth Warren, 69 ans, est très connue pour son combat visant à limiter les abus des institutions financières après la crise de 2008. Elle a œuvré à la création du Bureau de protection financière du consommateur avant d'être élue sénatrice du Massachusetts. Enfin, Tulsi Gabbard, 37 ans et originaire des îles Samoa, a participé à la guerre en Irak puis est devenue représentante d'Hawaï à la Chambre.

Commentaires peu flatteurs

Reste une inconnue : une femme peut-elle remporter l'élection présidentielle  ? Selon les études, les électeurs ont des réticences à voter pour une femme. Hillary Clinton a gagné le vote populaire avec près de 3 millions de voix de plus que son rival Donald Trump en 2016, mais elle a perdu les élections. À plusieurs reprises, la candidate démocrate a déclaré que la misogynie avait contribué à sa défaite. Sans doute, mais c'est très difficile à quantifier et beaucoup d'autres facteurs ont joué contre elle.

Les stéréotypes et les préjugés sont toujours bien vivaces dans la société américaine. Les candidates font déjà l'objet de commentaires peu flatteurs non pas sur leur programme mais sur leur apparence et leur comportement : « voix criarde », « pas aimable », « pas sympathique », « ambitieuse ». Des commentaires rarement faits sur les candidats. Avant même qu'elle se lance officiellement, Amy Kobluchar a été décrite comme tyrannique avec ses équipes.

Avantage

Mais pour la première fois de l'histoire, dans cette course à la Maison-Blanche, être une femme est probablement plus un avantage qu'un handicap. Surtout si Donald Trump s'obstine à ridiculiser et insulter ses opposants – il surnomme par exemple Elizabeth Warren « Pocahontas », car elle a clamé qu'elle avait du sang indien. Cela risque de lui aliéner un peu plus les électrices et d'accélérer leur fuite vers les démocrates, mouvement déjà observé lors des précédents scrutins.

« 2020 semble le moment ou jamais pour une femme de remporter l'investiture démocrate et déloger un président sortant en difficulté », estime Lara Brown, professeur à George Washington University.

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Commentaires (2)

  • airvb

    Que vous soyez un homme où une femme, il suffit d'être un menteur, analphabète (presque), sexiste, fainéant pour être élu... Et je ne parle pas de Hillary Clinton, je parle de tous les candidats démocrates et républicains des élections de 2016 qu'il a battu, et vous rajoutez une qualité essentielle : promettre de distribuer de l'argent pour tout et n'importe quoi, et vous êtes élu aussi sec.
    Eh oui il n'a pas eu à promettre la lune, car ils l'avaient déjà...

  • moins et plus

    Inutile de vous présenter aux élections américaines de 2020. Les compétences ne sont pas évaluées, seule le fait d’être une femme compte, vive la polities des quotas... Ironique ce moment où à force de dénoncer un patriarcat très fantasmé, on découvre un matriarcat débridé et bien réel