Ce 18 février, sur une story Instagram, Alexis, en Première au lycée Belleville à Albi, publie une photo de lui, un trait d’eye-liner sur les paupières. Il raconte avoir été convoqué par la CPE à cause de son maquillage.  

Comme l’explique Maryline Merle, proviseure de la cité scolaire de Bellevue, contactée par Marie Claire, c’est l’appel d’une mère d’élève, qui a conduit à cette convocation : “Lundi dernier, une collégienne a rapporté à sa mère avoir été choquée par le maquillage très prononcé et les talons qu’Alexis portait. La maman a appelé la Conseillère Principale d’Education du lycée. La CPE a ensuite contacté Alexis pour le rencontrer. On voulait vérifier de ce qu’il s’était passé auprès de l’élève concerné” relate-t-elle. “Ils ont discuté sur le fait que son maquillage avait choqué parce qu’il était très prononcé ce jour-là. Ce qu’il a convenu”. Selon les dires de la proviseure, l'histoire en est restée là.

De son côté, Alexis raconte à Marie Claire : “La direction m’a dit que je devais respecter les codes. Je ne comprends pas vraiment ce qu’ils veulent dire par là. Dans le règlement intérieur il est dit qu’on doit avoir une tenue adaptée et selon eux, ce n’était pas le cas”. La CPE lui aurait expliqué que son accoutrement ne doit pas être choquant. Ce qui pousse le lycéen à réagir. Le soir, il s’empare de ses réseaux sociaux pour raconter cette histoire : “J’ai plus le droit de me maquiller, sinon bye bye le lycée”, écrit-il. “Il voulait dire qu’il préférait quitter le lycée lui-même plutôt que de renoncer à se maquiller”, explique Maryline Merle, qui s’en est assurée le lendemain auprès de l’élève. “Il y a eu une mauvaise interprétation, il n’a pas été question d’un renvoi”, confirme le jeune homme.

Vidéo du jour

Un élan de soutien entre camarades

“Alexis se maquille depuis pas mal de temps au lycée et personne ne lui a jamais rien dit, il n’y a jamais eu de soucis”, précise la proviseure. Toutefois, pour le jeune homme, “cet entretien n'aurait pas dû avoir lieu”.

Relayé sur Twitter, son témoignage a indigné ses camarades, qui, en signe de soutien, sont également venus maquillés le lendemain à l’école. “En une nuit, les gens de mon établissement se sont concertés et quand je suis arrivé mardi, plein de gens étaient maquillés et m’ont témoigné leur soutien”. Ce jeudi, l’opération a été renouvelée et encore plus suivie. Comme l’explique Alexis, “Il y a eu un vrai élan de soutien. J’aimerais que ça permette de faire passer un message, de lutte contre les stéréotypes de genre et pour la liberté d’expression sous toutes ses formes”.

J’aimerais que ça permette de faire passer un message, de lutte contre les stéréotypes de genre.

Visiblement sans rancune, le lycéen en classe de Première tient à préciser que son lycée est un établissement bienveillant, où il reçoit peu de critiques. “Chacun s’habille et se maquille comme il veut. C’est grâce à eux que j’ai réussi à m’assumer”. La direction se veut conciliante quant au look de ses élèves : “S’il y a d’autres élèves maquillés, ça passe inaperçu au lycée. On a des jeunes avec des cheveux de toutes les couleurs, on ne fait pas attention à ce genre de choses”, conclut Maryline Merle.