L’entreprise suédoise Ikea a publié en 2017 un catalogue où les femmes étaient les grandes absentes. Édité spécialement pour la communauté juive orthodoxe, le catalogue avait déjà, à l’époque, provoqué un tollé. En 2019, une plainte a été déposée contre l’entreprise d’ameublement, pour discrimination sexuelle, rapporte le quotidien israélien Ha’Aretz.

L’affaire a été lancée par Hannah Katsman, une Juive orthodoxe moderne de la ville de Petah Tikva, dans le centre du pays. Après avoir découvert ce catalogue dans sa boîte aux lettres, elle a alerté le “Centre d’action religieuse d’Israël [IRAC en anglais], la branche militante du Mouvement de la réforme dans le pays”, signale le journal. Le Centre souhaite intenter une action en justice contre Ikea. Une pétition destinée à approuver ce procès de plusieurs millions de dollars a été envoyée au tribunal de Jérusalem, mardi 26 février. Selon la plainte,

le message que transmet l’absence totale de femmes et de jeunes filles dans le catalogue est extrêmement grave, il donne l’impression que les femmes n’ont aucune valeur et que leur présence a quelque chose de néfaste, même dans l’espace du foyer familial dépeint dans le catalogue”.

En 2017, le catalogue avait déjà beaucoup fait parler de lui, Ikea s’était engagé à ne plus procéder ainsi et avait même distribué un autre catalogue, cette fois sans aucune présence humaine.

La direction a déclaré ne pas être au courant et a immédiatement présenté des excuses. Apparemment une autre tentative de catalogue similaire pour l’Arabie Saoudite a pu être annulée, selon Orly Erez-Likhovski, directrice de l’IRAC.

Aujourd’hui, les signataires de la pétition demandent une indemnisation pour près de 10 000 femmes de cette communauté, à hauteur de 1 500 shekels (360 euros) par personne. En outre, ils exigent qu’Ikea distribue désormais son catalogue habituel avec hommes et femmes.