Carpentras : des avocats aident à libérer la parole des femmes

Me Sandrine Bertrand et Me Christian Bendo assuraient 
hier après-midi la permanence.

Me Sandrine Bertrand et Me Christian Bendo assuraient hier après-midi la permanence.

Photo V.B.

Carpentras

Ils se relaient aujourd'hui, demain et vendredi sous les voûtes de la Charité pour aider les femmes à connaître leurs droits, dans le cadre de la semaine internationale des droits des femmes

Éclairer ces femmes ou ces mères sur leurs droits, tel est l'objectif du Barreau de Carpentras qui, par la présence de deux avocats, vont accueillir la parole de celles qui, empêtrées dans des situations parfois complexes, cherchent l'issue de secours. Ces permanences qui ont débuté hier et se renouvellent aujourd'hui, demain et vendredi sous les salles voûtées de la Charité, dans le cadre de la semaine des droits des femmes, seront animées par des avocats, différents chaque jour.

Hier, Me Sandrine Bertrand et Me Christian Bendo attendaient leurs premières visites. "Nous sommes là pour faire du conseil en général, mais aussi pour les aider dans les démarches à entreprendre et les conseiller sur les bonnes personnes des services à contacter", indiquaient-ils. "Et éviter ainsi les blocages de dossiers et les pertes de temps".

Violences conjugales

Évidemment parmi les interrogations ou les confidences reçues, les avocats s'attendent à tout. Mais s'il est une thématique qui revient hélas, c'est bien la violence conjugale. "703 femmes frappées ont déposé plainte en 2017 dans le Vaucluse et une femme meurt tous les 3 jours sous les coups du conjoint, en France", indique Me Bertrand. "Il est inadmissible que dans notre pays on ait encore ce chiffre-là". Et son confrère Me Bendo de rappeler le numéro d'appel unique (le 3919). "Il faut les aider à ne plus vivre ces situations inacceptables tout comme il faut dénoncer, autre problème récurrent, le viol ou l'inceste qui se déroule souvent dans le giron familial". Des sujets de honte pour celles et ceux qui subissent mais qui, s'ils ne sont pas soulevés à temps peuvent se terminer par des drames, avertissent-ils. "On peut ainsi leur expliquer les procédures et l'usage de l'ordonnance de protection pour leur permettre d'obtenir l'éviction du conjoint violent", précise Me Bertrand. Egalités salariale et professionnelle sont aussi des sujets qui peuvent être abordés durant ces consultations et qui tiennent aussi à coeur (après les violences et les femmes dans la rue) d'Andrée Filloz, présidente de Femmes solidarité, co-organisatrice de cette semaine internationale des droits des femmes, aux côtés de Danielle Mane.

Et en parler aujourd'hui, durant cette semaine, est un des moyens pour casser les codes, briser les tabous et lever le voile sur la misère qui se tapit encore au sein des foyers mais qui ne demande qu'à être dite. C'est cela aussi le rôle de ces journées.

Aujourd'hui, consultations sous les salles voûtées de la Charité, 9h-12h et 14h-17h.

Aujourd'hui

- À 15 h, "Les pervers et les pervers narcissiques", un atelier de paroles animé par Vivre Femmes.

- À 16 h, rencontre avec Cornélia Gwinner, sage femme.

- À 17 h, rencontre avec Belinda Cannone, auteure de La Tentation de Pénélope sous les salles voûtées, puis à 18h30 à la librairie de l'Horloge.

- A 14 h, à la Maison du Citoyen, atelier de cuisine avec l'association Art et Vie. Réser. 04 90 60 69 54.

- A 20 h 30, au théâtre de la Charité, "La Tentation de Pénélope", avec Camille Vivante. Tarif : 10€