La parité n’est pas pour demain au Parlement européen. Les 270 députées (selon le décompte du Parlement arrêté au 11 février 2019) qui achèvent leur mandat à Bruxelles représentent 35,9 % des 751 membres du Parlement. Un chiffre bas, mais en légère progression par rapport à la législature précédente (2009-2014), où les femmes représentaient 35,1 % de l’effectif total. Ce qui était un mieux, puisque les eurodéputées ne représentaient sur la période 2004-2009 que 30,2 % des effectifs.
L’Union européenne (UE) n’impose pas la parité aux pays membres, qui organisent selon leurs propres règles les élections européennes. Et ce faible chiffre s’explique en partie par de grandes disparités entre pays du nord et du sud de l’Europe.
Disparités nord-sud
Avec dix députées pour treize représentants à Bruxelles, ce sont les Finlandaises qui s’en sortent le mieux dans l’UE. Elles sont suivies d’assez loin par les Irlandaises et les Croates, six sur onze dans les deux pays. Seuls la Suède et Malte affichent la parité parfaite avec 50 % de députées au Parlement européen.
La France fait un peu mieux que l’ensemble avec 43,2 % de députées. Notre pays compte 32 députées sur 74 élus européens. En queue de peloton, la Roumanie peine avec 9,3 % de députées (3 sur 32), alors même qu’elles émargent à (seulement) 20,7 % au Palais du Parlement, le siège du pouvoir législatif roumain.
Un tiers des pays européens ont mis en place des quotas
Ce sont les Etats qui sont responsables des modalités des élections européennes. La seule contrainte imposée par l’UE est que les députés doivent être élus à la proportionnelle. A chaque Etat ensuite de décider s’il veut découper son territoire en plusieurs listes, s’il souhaite un vote préférentiel, etc.
Il en va de même pour le principe de quotas de candidates. Seuls onze membres sur vingt-sept ont mis en place des quotas de candidates :
- La Belgique (depuis 2002), la France (depuis 2003) et le Luxembourg (depuis 2018) : les listes doivent être constituées à parts égales d’hommes et de femmes, qui se succèdent alternativement sur la liste ;
- l’Espagne, la Slovénie, le Luxembourg et la Croatie (depuis 2018) imposent qu’il y ait au moins 40 % de femmes ;
- en Pologne, chaque liste doit compter au moins 35 % de candidates ;
- au Portugal, en Italie ou en Grèce, chaque liste doit compter au moins 33 % de femmes ;
- en Roumanie, la loi impose simplement qu’aucune liste ne doit être à 100 % masculine.
Mise à jour du 12 juin : ce sont 11 et non pas 8 pays qui imposent des quotas de candidates aux élections européennes.
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