Le G7, groupement des sept pays les plus industrialisés de la planète, a appelé samedi la communauté internationale à se mobiliser contre les violences sexuelles dans les conflits, en créant un mécanisme d'alerte en cas de viols de masse comme arme de guerre.

« Nous avons adopté une feuille de route ambitieuse sur la lutte contre les violences sexuelles (..) permettant la création d'un mécanisme d'alerte précoce en cas d'usage du viol comme arme de guerre », a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à l'issue d'une réunion avec ses homologues du G7 à Dinard (nord-ouest de la France).  

La France, qui préside cette année le G7, prône la création d'un mécanisme qui « permettrait de faire remonter assez rapidement des situations de viol de masse, les signaler, les dénoncer à la communauté internationale et de déclencher un mécanisme de preuves immédiates », a-t-on indiqué de source diplomatique française.  

Ce mécanisme n'a pas été spécifiquement précisé dans la déclaration commune des sept ministres sur « les femmes, la paix et la sécurité ».

« C'est l'objectif qui est fixé, aller vers un mécanisme », avec une résolution à l'ONU, qui se concrétisera « probablement » dans les prochaines semaines, a-t-on ajouté de source française.

Les femmes représentent souvent 75 % des victimes de conflits, a-t-on souligné à l'appui de la déclaration.

Les ministres du G7 (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, États-Unis, Canada et Japon) ont aussi insisté sur la nécessité de mieux « répondre aux besoins » des victimes, y compris des enfants nés de viols en période de conflit.

Il convient de « faciliter leur réintégration dans leur famille et dans la société, de renforcer la justice (..) et de leur fournir une assistance médicale, psychologique et sociale », ont-ils souligné dans leur déclaration.

Les pays du G7 ont ainsi annoncé qu'ils allaient apporter un soutien financier au fonds créé par le gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, qui soigne depuis deux décennies les victimes de violences sexuelles dans son hôpital de Panzi, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le G7 a aussi insisté sur la nécessité de plus intégrer les femmes dans les processus de paix.

« Les femmes siègent rarement à la table des négociations » alors que les conflits ont souvent des « effets disproportionnés sur elles », ont souligné les chefs de la diplomatie du G7.

« En même temps, nous savons que, lorsque les femmes sont véritablement associées et jouent un rôle influent dans les processus de paix, les accords de paix ont plus de chances de s'inscrire dans la durée », ont-il insisté.