FÉMINISME - Dans son Doodle de ce vendredi 10 mai, Google rend hommage à l'hématologue britannique Lucy Wills. Une pionnière qui, au cours de sa carrière, a considérablement œuvré pour les femmes enceintes.
Ce vendredi, Google rend hommage à l'hématologue britannique Lucy Wills, qui aurait eu 131 ans ce vendredi 10 mai, par l'intermédiaire de son Doodle quotidien. Une bien belle manière de mettre en lumière une pionnière, née en 1888 en Angleterre, qui demeure encore trop méconnue du grand public.
Ce qui motive le choix du moteur de recherche, c'est bien entendu le parcours hors du commun de cette chercheuse médicale qui s'est imposée dans une communauté scientifique masculine par la force de son talent : ayant grandi dans un univers de culture, de médecine et de voyages, elle a intégré en 1915 la London School of Medicine for Women, la première faculté de médecine anglaise ouverte aux femmes, quatre ans après son premier voyage au Sri Lanka. Cinq ans plus tard, elle en sort diplômée, pouvant ainsi devenir médecin et rejoignant le département de chimiopathologie, pour s’intéresser particulièrement à l’hématologie (soit l’étude du sang).
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Des travaux fondamentaux sur l'acide folique
L'hématologue à l'esprit d'aventure, mue par une forte curiosité pour le sang, se dit prête à partir sur un coup de tête pour résoudre le mystère d'une anémie. En 1928, elle obtient un financement pour aller l'étudier à Bombay. Elle se concentre sur l'anémie macrocytaire pendant la grossesse, soit cette concentration sanguine insuffisante en hémoglobine dans laquelle les globules rouges sont plus grands que leur volume normal. Une carence alimentaire qui touche alors essentiellement les ouvrières pauvres de l'industrie du textile.
Elle a alors découvert qu'il était possible de guérir cette anémie avec... de la pâte à tartiner anglaise baptisée Marmite, un produit foncé à base d'extraits de levure alors très en vogue parmi les passionnés de santé. Ne pouvant déterminer l'ingrédient clé de la Marmite, elle a nommé "Facteur Wills" celui que l'on connaît aujourd'hui sous le nom d'acide folique (ou vitamine B9). Soit une substance proche des vitamines présentes dans les fruits et les légumes, dont la carence peut engendrer des malformations du fœtus et un risque d'accouchement prématuré. Wills avait observé que cet acide, s'il était administré à des patients dénutris, pouvait restaurer la génération normale du sang. Une analyse qui a changé le visage des soins prénatals préventifs pour les femmes du monde entier.
Lucy Wills rencontrera par la suite de nombreuses femmes enceintes partout dans le monde et décryptera leur alimentation. Elle décédera le 16 avril 1964.