Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes. 2:34
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Le cardiologue Nicolas Danchin a mis en garde les jeunes femmes contre les maladies cardiaques, et notamment les risques d’infarctus, jeudi sur Europe 1.
LE TOUR DE LA QUESTION

Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes en France, devant le cancer du sein. Ces chiffres, largement méconnus, battent en brèche l’idée reçue selon laquelle les hommes seraient davantage concernés par ces pathologies. "On a pensé pendant longtemps que les maladies cardiaques, l'infarctus en particulier, est l'apanage des hommes. Or les femmes sont en train de rattraper les hommes", constate le cardiologue Nicolas Danchin, invité jeudi dans le Tour de la question sur Europe 1.

Encore plus inquiétant, les jeunes femmes sont de plus en plus touchées. "Entre 1995 et 2015, la proportion des femmes de moins de 60 ans qui font un infarctus a doublé. On était à moins de 14 % et on est pratiquement à 30 % maintenant. Les femmes, y compris jeunes, peuvent être touchées par des maladies cardiaques", alerte le professeur de cardiologie.

"Les femmes sujettes au stress, qui prennent la pilule et qui fument sont particulièrement exposées"

La part de plus en plus forte de jeunes femmes touchées par les pathologies cardiaques s’explique principalement par le rythme de vie moderne. "Le mode de vie des femmes a changé par rapport à 50 ans. Tous les 5 ans on organise une enquête et on collecte les données des personnes hospitalisées pour une crise cardiaque", explique Nicolas Danchin.

"Les femmes sujettes au stress, qui prennent la pilule, et qui fument, même jeunes, sont particulièrement exposées", abonde Isabelle Weil, présidente de la fondation Ajila, qui lutte contre les maladies cardiaques chez la femme. "Elles n'ont pas conscience car elles pensent qu'un infarctus ce n'est pas pour elles, alors que des femmes jeunes font des infarctus à 35 ans. Plus elles sont à risque, et moins elles pensent pouvoir être touchées par ces maladies. "

"Les femmes jeunes fument nettement plus que les jeunes hommes"

Chez les personnes âgées, hommes comme femmes, les infarctus ont au contraire diminué ces dernières années. "Chez les personnes âgées, on a mis en œuvre un dépistage contre l'hypertension artérielle et des politiques de santé publique comme la lutte contre le tabagisme. Ça a bien marché sur la population, sauf sur les femmes jeunes", rapporte Nicolas Danchin.

"Les femmes jeunes n’ont pas un tabagisme qui diminue, et fument nettement plus que les jeunes hommes", s’inquiète le cardiologue.