FacebookLe photographe Olivier Ciappa porte plainte après le piratage de son compte Facebook

Par têtu· le 27/05/2019
olivier ciappa

Le photographe Olivier Ciappa, qui met en scène des couples de même sexe fictifs, a porté plainte samedi 25 mai après le piratage de page Facebook. Son ordinateur aurait également été hacké.

"Je suis épuisé et perdu." Olivier Ciappa est encore sous le choc. Le photographe, connu pour son projet "Les couples imaginaires" où il met en scène des célébrités dans des couples LGBT, a été victime d'un hacking de sa page Facebook officielle.

Interrogé par TÊTU, il raconte avoir reçu une notification mardi 21 mai pour l'informer qu'il n'était plus administrateur de sa propre page Facebook, qui comptait, selon lui, environ 400.000 fans. Le nom du compte est également modifié et passe de "Olivier Ciappa" à "Olivier". C'est ensuite la photo de profil et enfin l'adresse e-mail qui sont changés.

https://www.instagram.com/p/Bx2rCOHoXmc/

E-mail anonyme

Quelques heures plus tard, il reçoit un e-mail anonyme d'une personne se revendiquant de la Manif pour tous. "Nous avons repris votre page Facebook pour que nos enfants ne puissent plus être éclaboussés par vos images de pratiques subversives, à l’opposé total de toutes les valeurs fondamentales de l’amour d’un homme et d’une femme telle que Dieu l’a conçu", peut-on lire dans ce courrier.

Et d'abonder : "Le lobby de l’homofolie ça suffit ! Nous seront (sic) toujours là pour vous empêcher de détruire la famille, le mariage et de violer nos enfants."

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Pendant les jours qui suivent, le nombre de fans présents sur ce compte diminuent drastiquement jusqu'à ce que la page disparaisse totalement jeudi 23 mai. Le photographe a porté plainte auprès d'un commissariat deux jours plus tard pour "accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données" et "hacking/piratage accès non autorisé".

Il ajoute avoir été contacté par le patron de Facebook France qui lui a demandé "toutes les informations utiles" qui permettrait de récupérer sa page. "Beaucoup de gens m'ont dit que ce serait très difficile", glisse-t-il toutefois.

20.000 photos piratées sur l'ordinateur

Mais l'histoire ne s'arrête pas là et Olivier Ciappa va devoir retourner au commissariat pour compléter sa première plainte. "Dimanche soir, je me suis rendu compte que toutes les photos de mon ordinateur et de mon disque dur externe avaient été supprimées", confie-t-il. En tout, il aurait perdu près de 20.000 clichés.

Qui est responsable de ces piratages ? Difficile à dire pour le moment. "Puisque vous avez déposé plainte, une enquête va avoir lieu, a en tout cas réagi la Manif pour tous dans un message posté sur Twitter vendredi. Elle permettra de constater, évidemment, que nous n'avons rien à voir dans cette affaire."

https://www.instagram.com/p/Bx9m7VAobJq/

De son côté, Olivier Ciappa ne croit pas que les auteurs puissent être identifiés. "Je ne vois pas comment un hackeur pourrait être retrouvé, soupire-t-il. Penser que tout cela puisse déboucher sur un procès serait du fantasme".

Cible régulière d'insultes

Olivier Ciappa est régulièrement la cible de piratages et d'insultes pour son engagement envers la communauté LGBT+ et ses photos mettant en scène des couples de même sexe fictifs. En 2019, une de ses expositions avait d'ailleurs été vandalisée à deux reprises en quelques jours.

Comme le rappelle Le Parisien, d'autres expositions à Paris et Toulouse avaient aussi été saccagées en 2013 et 2015.

Et ses réseaux sociaux ne sont pas en reste non plus : "Mon compte Facebook avait été bloqué deux ou trois fois", se souvient-il. Des gens signalaient en masse mes photos jusqu'à ce que mon compte soit suspendu."

"Il va falloir que je me réinvente"

Aujourd'hui, il a du mal à se remettre de tout ça. "C'était une page Facebook très populaire", rappelle le photographe. C'était une plateforme idéale quand je voulais partager des points de vue ou des informations sur des sujets LGBT". 

Il nous a confié ne pas souhaité ouvrir une nouvelle page Facebook à l'avenir. "Il va falloir que je trouve un autre moyen et que je me réinvente."

Crédit photo : Elisabeth Caren/DR.