Le président philippin Rodrigo Duterte lors d'un meeting à Manille, le 11 mai 2019

Le président philippin Rodrigo Duterte lors d'un meeting à Manille, le 11 mai 2019.

afp.com/Noel CELIS

Nouvelle phrase choquante de la part de Rodrigo Duterte. Le président philippin a suscité un scandale en laissant entendre que l'homosexualité était une maladie dont il se serait lui-même "soigné" avec l'aide de "belles femmes". Le septuagénaire s'est singularisé depuis son arrivée à la tête de l'archipel en 2016 par ses tirades ordurières, ses insultes, ses menaces et un langage sans filtre totalement inhabituel à ce niveau de responsabilités.

Publicité

La dernière polémique en date a été provoquée par ses propos la semaine dernière à Tokyo lors d'une rencontre avec la communauté philippine locale. Il s'en est notamment pris à l'un de ses principaux détracteurs, le sénateur Antonio Trillanes, dont il a par ailleurs affirmé qu'il était homosexuel.

LIRE AUSSI >> Quand l'ONU conseille un "examen psychiatrique" au président philippin Duterte

"Trillanes et moi sommes pareils. Mais je me suis soigné", a déclaré le président philippin, en expliquant être "redevenu un homme" après avoir rencontré son épouse, dont il est aujourd'hui séparé. "Donc les belles femmes m'ont soigné", a-t-il poursuivi.

Des propos jugés dangereux et rétrogrades

Rodrigo Duterte s'est montré particulièrement fluctuant sur la question des droits des homosexuels. Pendant la campagne présidentielle de 2016, il s'était dit favorable à la légalisation du mariage entre personnes du même sexe avant de faire machine arrière. Il lui est même arrivé d'utiliser l'adjectif homosexuel comme insulte. Il l'avait employé au sujet de l'ambassadeur des États-Unis Philip Goldberg.

LIRE AUSSI >> Philippines : Rodrigo Duterte confesse avoir tué un homme à l'âge de 16 ans

Bahaghari, une association de défense des droits des homosexuels et des transgenres, a qualifié les propos de Rodrigo Duterte de dangereux et rétrogrades. "C'est symptomatique d'une maladie grave : celle de l'ignorance, des préjugés et de la haine", a estimé l'organisation dans un communiqué. "Ces déclarations, comme ses propos pervers et insultants pour les femmes, ne peuvent être prises à la légère ou considérées simplement comme des blagues", a-t-elle ajouté.

Lors de la campagne présidentielle, Rodrigo Duterte avait provoqué un tollé avec une blague au sujet du viol et du meurtre d'une missionnaire australienne en 1989 lors d'une émeute dans une prison de Davao. Il avait expliqué à une foule goguenarde qu'il aurait aimé être le premier sur les rangs pour violer la missionnaire.

Publicité