Jusqu'à présent, il était possible d'avoir recours à l'avortement jusqu'à la fin de la 12e semaine de grossesse. Grâce à cet amendement défendu par la sénatrice, ce délai pourrait désormais être allongé de deux semaines, permettant ainsi aux femmes de pratiquer une interruption volontaire de grossesse jusqu'à la fin de la 14e semaine de grossesse. Pourtant, dans un Sénat à majorité de droite, la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le président de la commission des Affaires sociales avaient exprimé un avis défavorable quant à cette proposition. Le Sénat doit maintenant se prononcer le mardi 11 juin sur l’ensemble du texte de la loi santé, puis députés et sénateurs tenteront ensuite de se mettre d'accord sur une version commune.
En guise d'argument, la sénatrice PS de l'Oise a avancé : "En France, chaque année, entre 3000 et 5000 femmes vont à l’étranger pour procéder à un avortement dit hors délai. Ces délais d’IVG sont variables d’un pays à l’autre. (…) Le fait de devoir encore aujourd’hui aller à l’étranger est une injustice et une inégalité sociale. (...) On ne peut pas se reposer sur les autres et être à la merci des législations des autres pays."
Ne cachant pas sa surprise, Laurence Rossignol a même déclaré : "Je n’en reviens pas", tout en se félicitant d'apporter "un vrai plus" pour les femmes, face à la désertification médicale et aux difficultés d’accès à l’IVG.
Après ce vote inattendu, l’ex-ministre a également défendu un amendement pour supprimer la clause de conscience spécifique, dont les médecins peuvent se servir pour refuser de pratiquer une IVG. Mais cette fois, le vote a été très clair : la proposition a été rejetée par 247 voix contre 92.
A lire aussi : Une Américaine crée la polémique en filmant son avortement (vidéo)
Pour suivre l'actu, abonnez-vous à la newsletter buzz
Suivez-nous sur Pinterest.