FÉMINISME - “Levons-nous femmes esclaves, et brisons nos entraves. Debout, debout, debout!” Mardi 11 juin, 600 supportrices ont entonné un chant emblématique des combats féministes avant le coup d’envoi du match Chili-Suède de la Coupe du monde féminine au Roazhon Park de Rennes.
Ce chant, c’est “L’Hymne des femmes”, créé au printemps 1971 par des militantes féministes à Paris. Il est ensuite devenu l’un des emblèmes du Mouvement de libération des femmes (MLF).
L’air de cet hymne est celui du “Chant des marais” (ou “Chant des déportés”), composé par des prisonniers de camps de concentration, en Allemagne.
Voici quelques couplets de cet hymne:
Contactée par L’Obs en 2017, Josée Contreras, proche de Monique Wittig, l’une des fondatrices du MLF, se souvient des soirées passées chez elle, assises par terre, à “révolutionner le monde”. Et chanter. C’est elle qui a eu l’idée de reprendre le “Chant du marais”: “J’aimais bien cet air! Je l’avais appris en colo quand j’étais ado. C’est un chant qui a été composé en 1933 par des déportés politiques antinazis et juifs, dans un camp d’internement allemand. Et plus tard, on l’a chanté pendant la guerre d’Espagne. Et puis voilà, c’est un air facile à retenir”, se souvient-elle.
Cet hymne a été repris par Brigitte et 37 musiciennes deux jours avant la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, le 25 novembre 2018.
À Rennes, elles ont été 600 (parmi lesquels des hommes) à répondre à l’appel de la compagnie rennaise de chant Dicilà. Le projet, intitulé ”Écho(s)”, a été mis en place pour rendre plus visibles les luttes pour les droits des femmes.
“C’est une invitation qu’on a faite à des Rennaises et des Rennais de chanter nos droits dans l’espace public et entre autres aujourd’hui à l’occasion de la Coupe du monde féminine de football”, souligne Anaïs Briand, chargée de production du projet, interrogée avant le match par Ouest-France. L’idée directrice: “chanter pour les droits des femmes et continuer à lutter pour l’égalité entre les femmes et les hommes”.
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