Parité : seulement 3 % des réals des grands films d’animation récents sont des femmes

Parité : seulement 3 % des réals des grands films d’animation récents sont des femmes

Image :

capture d’écran de la vidéo

photo de profil

Par Lucille Bion

Publié le

Une nouvelle étude sur le cinéma d'animation démontre que la créativité des femmes est clairement sous-exploitée.

Une étude de l’association Women in Animation avec Les Femmes s’animent et du centre d’études Annenberg Inclusion Initiative de l’Université de Californie du Sud (spécialisé dans les gender studies dans les milieux du cinéma et de la télévision), a démontré ce lundi que l’animation manquait cruellement de réalisatrices, de personnages féminins et plus largement de femmes aux postes clés.

À voir aussi sur Konbini

Soucieuses d’approfondir la réflexion sur la représentation des femmes dans les médias, les deux institutions se sont penchées sur le cas de l’animation, à l’occasion du Festival d’Annecy.

L’étude s’est focalisée sur 1 200 films, sortis entre 2007 et 2018. Elle nous apprend notamment que seulement 3 % des personnes ayant réalisé ces films étaient des femmes. On connaissait le grave problème du manque de parité dans l’industrie du cinéma, mais ce nouveau chiffre est un choc. Parmi ces réalisatrices ultraminoritaires, une seule cinéaste est une femme de couleur : Jennifer Yuh Nelson, la Coréenne qui a réalisé Kung Fu Panda 2. Du côté des séries, on atteint un taux de 13 % de réalisatrices, mais de seulement 2 % de réalisatrices racisées.

Les productrices sont plus nombreuses

On remarque toutefois que les productrices sont plus nombreuses que les réalisatrices : 37 % des postes de production des films étudiés sont occupés par des femmes (mais seulement 5 % le sont par des femmes de couleur). Pour comparer, si l’on s’intéresse aux films en live action, on compte seulement 15 % de productrices (et 1 % de femmes issues des minorités).

Plus largement, nous pouvons constater que les femmes sont beaucoup plus présentes aux postes d’animation (16 %), dans les writing rooms (18 %) ou dans aux postes plus élevés : responsables du scénario, de l’animation ou des scénaristes (environ 8 %).

Cette étude met aussi en exergue un manque de diversité dans les personnages de fiction. Concrètement, sur les 120 films d’animation ayant eu le plus de succès, l’étude indique qu’il n’y a que 17 % de personnages principaux féminins, comme dans Moana ou La Reine des Neiges – et seulement 3 % de ces films mettent en scène une protagoniste racisée.

Cette nouvelle étude statistique permet de souligner les obstacles que les femmes peuvent rencontrer dans cette industrie. La domination masculine à différents postes a une incidence certaine sur la production des films et le fonctionnement des entreprises.

“Cette étude prouve ce que nous savions depuis longtemps, que les femmes restent une ressource créative extrêmement sous-exploitée dans l’industrie de l’animation”, explique Marge Dean, la présidente de Women in Animation. Sur (quasiment) le même modèle que 5050 en 2020, l’association vise la parité pour 2025 : 

“Maintenant que nous avons une meilleure connaissance des chiffres et des solutions pour rectifier ces inégalités, nous pouvons progresser pour atteindre notre objectif de 50-50 d’ici 2025.”