(Montréal) La première chaire de recherche sur la santé cardiaque des femmes au Québec, octroyée par Cœur + AVC et l’Université McGill, sera officiellement lancée le 1er juillet.

Ce projet de recherche est dirigé par la docteure Natalie Dayan, professeure adjointe à la Faculté de médecine de l’Université McGill et directrice en médecine obstétrique à la Division de médecine générale interne du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

Elle a expliqué dans un communiqué que « cette initiative nous offre une occasion incroyable d’approfondir nos connaissances et d’aider les femmes à réduire leur risque de maladies du cœur et d’[accident vasculaire cérébral], en optimisant l’allaitement immédiatement après l’accouchement ».

Bien que des études d’observation antérieures laissent croire que les femmes qui allaitent plus longtemps ont tendance à avoir une pression artérielle plus basse et moins de syndromes métaboliques au cours de leur vie, a-t-elle dit, aucune étude n’a évalué le potentiel protecteur immédiat de l’allaitement sur la santé vasculaire, qui agit presque comme un médicament.

La docteure Dayan et son équipe mettront à l’essai une intervention d’allaitement chez des femmes ayant souffert d’hypertension artérielle ou de prééclampsie pendant leur grossesse, et suivront ces femmes jusqu’à douze mois après l’accouchement à la Clinique de santé cardiovasculaire maternelle du CUSM.

Les chercheurs vérifieront si cette intervention améliore les pratiques d’allaitement chez ces femmes et si elle contribue également à diminuer la pression artérielle ou à réduire la nécessité de prendre des médicaments pour la pression artérielle douze mois après l’accouchement. La docteure Dayan compte également surveiller ces femmes à long terme pour faire le suivi des hospitalisations pour cause de maladies du cœur ou d’AVC.

Contrairement à la croyance populaire, les maladies du cœur et l’AVC ne sont pas des maladies d’hommes. Au pays, ces affections sont la première cause de mortalité précoce chez les femmes, fauchant une vie toutes les dix-sept minutes. Les lacunes en ce qui a trait au sexe et au genre ont causé la mort de beaucoup trop de femmes, notamment parce que la plupart des connaissances sur les diagnostics et les traitements des maladies du cœur et de l’AVC ont été acquises par des travaux de recherche sur les hommes.

Parmi les inégalités, notons que les deux tiers des études cliniques sur les maladies cardiovasculaires portent sur les hommes et qu’il est donc difficile de tirer des conclusions sur les effets ou les risques des traitements sur les femmes.