FÉMINISME - Candidats hommes, s’abstenir. Une université néerlandaise d’ingénierie a décidé de prendre une mesure radicale afin d’augmenter le nombre de femmes dans ses rangs de professeurs.
À compter du 1er juillet, l’Université de Technologie d’Eindhoven (Pays-Bas) va lancer un plan de recrutement, exclusivement ouvert aux candidatures féminines. Le programme, qui porte le nom d’Irène Curie, fille de Marie Curie, concerne notamment plus de 150 postes d’enseignants universitaires permanents.
“L’objectif de la TU/e est que le rapport entre les hommes et les femmes dans le personnel académique soit davantage équilibré”, peut-on lire sur le site de l’université.
Actuellement, seulement 16% des professeurs titulaires, 15% des professeurs associés et 29% des professeurs assistants sont des femmes dans l’établissement. L’objectif de ce processus de recrutement, étalé sur cinq ans, est d’atteindre 35% de femmes pour les postes d’enseignants titulaires.
À titre de comparaison, en France, les femmes représentent 24% du total des professeurs d’université et 44% des maîtres de conférences en 2017, selon un rapport publié par le ministère de l’Enseignement supérieur. Par ailleurs, une femme sur dix occupe un poste de présidente d’université.
Une initiative qui fait réagir
L’annonce du plan de recrutement, faite le lundi 17 par l’université néerlandaise, n’a pas convaincu cette internaute, qui travaille dans un milieu d’hommes et qui préfère ”être jugée sur ses qualités plutôt que sur son genre”.
L’université d’Eindhoven lui a répondu en précisant que le processus de recrutement se concentrerait exclusivement sur la qualité des candidates. Et si aucune candidature appropriée n’a été trouvée lors des six prochains mois, les portes seront ouvertes à la gent masculine.
“Pendant des années, les hommes ont exercé une discrimination à l’égard des femmes, et celles-ci n’ont pas été rémunérées de la même façon, pour les mêmes emplois”, a déclaré le président de l’établissement Robert-Jan Smits, cité dans la revue Science. Le président comprend les critiques, mais juge ce plan nécessaire.
Interrogé sur une radio néerlandaise nationale, Frank Baaijens, recteur de l’université, assure que “la mesure a été jugée légale par rapport à la réglementation européenne”. Il est par ailleurs convaincu qu’un personnel davantage diversifié est synonyme d’une amélioration globale des performances.
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