SANTÉ - Son décès avait choqué parce qu’elle n’avait pas été prise en charge en urgence, raillée par l’opératrice du Samu lors de son appel. Ce qui a été moins relaté, c’est la raison de son état de santé. Naomi Musenga est décédée d’une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours.
Ce médicament, commercialisé sous les noms des marques Doliprane ou Dafalgan, est le plus vendu au monde et il peut être toxique en cas de surdosage, jusqu’à tuer. Désormais, un avertissement en rouge devra être inscrit sur toutes les boîtes de l’antidouleur en vente libre dans les pharmacies, a annoncé ce mardi 9 juillet l’Agence du médicament (ANSM).
Les laboratoires concernés ont neuf mois pour modifier les boîtes afin d’y faire figurer les messages d’alertes demandés par l’ANSM. Sur les boîtes contenant uniquement du paracétamol, la mention complète sur la face avant sera “Surdosage = danger” et “Dépasser la dose peut détruire le foie”. Le tout encadré en rouge.
Ce message sera assorti d’informations visant à réduire le risque de surdosage. Sur la face arrière, au verso de la boîte, il sera précisé la dose maximale par prise et par jour, le délai entre deux prises, l’interdiction de prendre en même temps un autre médicament contenant du paracétamol...
Pour les médicaments à base de paracétamol associés à une autre substance active, l’ANSM demande aux laboratoires d’apposer sur la face avant la mention suivante : “Surdosage = danger” et “Ne pas prendre un autre médicament contenant du paracétamol”.
L’ANSM rappelle les recommandations de bon usage, à savoir prendre “la dose la plus faible, le moins longtemps possible”, respecter la dose maximale quotidienne et la durée de traitement recommandée et vérifier s’il y a du paracétamol dans les autres médicaments utilisés sur la même période.
Pour certaines personnes (moins de 50 kilos, maladie du foie, maladie grave du rein, alcoolisme chronique…), l’avis du médecin est également recommandé avant de prendre du paracétamol.
“Utilisé à bon escient, le paracétamol est un médicament sûr et efficace”, assure l’Agence du médicament. Mais sa “mauvaise utilisation est la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France.”
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