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En brefAgriculture

La faim dans le monde augmente à nouveau, et touche surtout les femmes

Les réformes mises en place depuis la crise des prix des denrées alimentaires de 2007-2008 et 2010-2011 sont insuffisantes pour éviter de nouvelles crises ou éradiquer la faim. C’est ce qu’entend démontrer l’ONG Oxfam dans un rapport publié lundi 15 juillet 2019, intitulé « Inégalités de genre et insécurité alimentaire : 10 ans après la crise des prix des denrées alimentaires, pourquoi les femmes souffrent-elles toujours de la faim ? »

Oxfam rappelle que les nouveaux chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) montrent que le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté depuis 2015 et que les inégalités, les conflits et la crise climatique ont anéanti tous les progrès réalisés depuis 2010. La FAO indique également que 2 milliards de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire (n’ont pas un accès stable à une alimentation nutritive et en quantité suffisante) - dont plus de 820 millions de personnes qui souffrent de la faim de manière sévère. L’Afrique est la région la plus touchée avec presque 20% de sous-nutrition.

Or, les femmes qui jouent un rôle crucial dans l’agriculture, nourrissant des centaines de millions de personnes à travers le monde, sont les premières à souffrir de cette situation, dénonce Oxfam. Elles constituent jusqu’à la moitié des producteurs alimentaires dans les pays en développement, mais mangent généralement moins, en dernier, et moins bien lorsque les ménages sont à court de nourriture. De plus, elles font face à une discrimination systémique - notamment lorsqu’il s’agit d’accéder au foncier ou de bénéficier de crédits financiers.

Pour Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France : « Malgré la montée de la faim et deux crises des prix des denrées alimentaires en dix ans, la faim a disparu de l’agenda politique. Les gouvernements doivent d’urgence s’accorder sur de nouvelles stratégies qui s’attaquent aux causes structurelles de la faim : la crise climatique, les conflits, et un système alimentaire mondial défaillant qui place des intérêts particuliers commerciaux devant les besoins des communautés souffrant de la faim, les agriculteurs familiaux et l’agriculture durable. »

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