Accueil Arrageois - Ternois

Le centre d’information sur les droits des femmes d’Arras constate une hausse des violences dans le Pas-de-Calais

Alors que Marlène Schiappa a annoncé un « Grenelle des violences conjugales pour lutter contre les féminicides », le CIDFF (centre d’information sur les droits des femmes et des familles) d’Arras reçoit de plus en plus de personnes victimes de violences et réclame davantage de formations pour les professionnels.

Temps de lecture: 3 min

Dans le département du Pas-de-Calais, 544 victimes de violences conjugales ont été reçues en 2018 par les CIDFF (centres d’information sur les droits des femmes et des familles). Un chiffre qui devrait être encore en hausse en 2019. « Nous avons reçu beaucoup plus de personnes qu’à la même période l’année dernière », commente Ludivine Auguste, directrice du CIDFF d’Arras à la Maison de service. Deux explications possibles : la hausse des violences conjugales et la libération de la parole. « Des personnes âgées viennent nous voir, des femmes qui vivent ça depuis longtemps et se rendent compte que ça n’est pas normal », souligne la juriste.

Elle travaille avec Pauline Framery, psychologue clinicienne au centre. Les femmes ont accès au droit et à la santé. Elles peuvent appeler, envoyer un mail ou se déplacer dans une des dix-huit permanences du département.

« Ne jamais aller plus vite que la personne »

« Notre travail consiste à mettre la personne en confiance, mettre des mots sur ce qu’elle a vécu, travailler l’estime de soi et déconstruire certaines croyances », explique la psychologue. Notamment, le sentiment de culpabilité. Des groupes de parole existent pour ces femmes. « Ça leur permet de sentir comprises, de sortir de l’isolement et de partager leur expérience sur les démarches suivies », poursuit-elle.

Sur le plan juridique, il s’agit notamment de parler du dépôt de plainte, nécessaire pour avoir un logement social et obtenir l’éloignement du conjoint violent. Dans tous les cas, il ne faut «  jamais aller plus vite que la personne », souligne Pauline Framery.

Former les professionnels et reconnaître le féminicide

Si le CIDFF travaille avec beaucoup d’associations, il y a un « manque de formations » du personnel, alors qu’il existe une demande, selon la directrice. La prochaine formation du CIDFF destinées aux gendarmes, policiers ou éducateurs spécialisés affiche complet. L’association demande aussi de s’inspirer des politiques espagnoles avec notamment « l’inscription du féminicide dans la loi ».

Pour Ludivine Auguste, le Grenelle annoncé par Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’égalité femmes-hommes, sera l’occasion de « faire remonter ces manques ». Fabien Sudry, préfet du Pas-de-Calais, organise le même jour – le 3 septembre – un « Grenelle départemental ». Selon les chiffres de la préfecture publiés mardi, 8 400 faits de violences dont 4 260 faits de violences familiales ont été recensés dans le département en 2018.

CIDFF 1 rue Charles Péguy, Arras. Tél. 03 21 23 27 53. cidffarras@orange.fr

Lire aussi

A lire aussi

Voir plus d'articles