Une Américaine a perdu la garde de sa fille Zeina, 4 ans, après avoir été jugée en Arabie Saoudite. C'est l'histoire qu'a relayé ce 14 juillet le New York Times. La justice saoudienne a estimé que les tenues de Bethany Vierra faisaient d'elle une mauvaise mère. L'argumentaire, présenté par son ex-mari saoudien qu'elle a épousé en 2013, reposait sur des photos d'elle en bikini et en pantalon de yoga, tenues prohibées dans le royaume ultra conservateur. Le père de la petite de 4 ans a rajouté qu'elle gérait un studio de yoga, ce qui selon lui, la privait du temps nécessaire pour s'occuper de leur fille. 

Venue disputer la garde de l'enfant, Bethany Vierra a présenté aux juges un plaidoyer pourtant convaincant. Elle a dévoilé des vidéos de son ex-mari en train de fumer du cannabis et de l'insulter, le tout devant l'enfant. Mais, précise le New York Times, le fait qu'elle n'ait aucun témoin masculin pour corroborer ses accusations, ne joue pas en sa faveur. D'autant que le père accuse Bethany Vierra de lui avoir elle-même fourni la drogue et de l'avoir forcé à dire qu'il était athée.

Protéger l'enfant des traditions occidentales

Bethany Vierra a demandé le divorce en 2017, estimant que son compagnon était abusif. Ayant eu gain de cause pour la séparation, elle espérait pouvoir se tourner vers l'institution saoudienne pour récupérer sa fille. "Je pensais sincèrement que justice serait rendue ici, et j'ai tout misé là-dessus", regrette-t-elle. Mais ce fut tout le contraire.

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D'après les documents du tribunal, épluchés par le quotidien américain, le père a assuré que la mère était "incapable d'élever Zeina à cause de son origine occidentale". Et les juges ont acquiescé, estimant qu'il fallait à tout prix "éviter d'exposer Zeina à ces traditions". L'objectif des tribunaux locaux, souligne le journal, que l'éducation de la petite fille soit faite selon l'islam et des codes stricts.

Toujours sous tutelle

Selon la loi saoudienne, l'ancien mari de Bethany Vierra reste son tuteur légal, malgré le divorce prononcé. Ce dernier lui a par ailleurs interdit d'aller voir sa famille aux États-Unis pour les fêtes de Noël. Aussi, il a refusé de renouveler son visa, l'empêchant ainsi d'avoir à accès à son compte en banque. Finalement, le pays lui a octroyé le droit de rester légalement dans le pays, après la médiatisation de son histoire. A date, elle n'a pour autant aucun droit de visite concernant sa fille.

Bethany Vierra avait déménagé dans le royaume en 2011 pour enseigner dans une université pour femmes, mais ne parlait pas bien l'arabe. Après un premier témoignage publié en mars dernier dans le Times, les autorités locales ont saisi la maison de l'Américaine, alors qu'elle avait convenu d'un accord plus avantageux avec son ex-mari. Zeina vivait avec sa mère et le père avait un doit de visite une fois par semaine. Mais la situation s'est dégradée et celui-ci a finalement réclamé la garde complète de sa fille.