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Féminicides : Des mesures concrètes proposées par les proches des victimes

En 2018, une femme a été tuée sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon tous les 3 jours. Les familles et proches de 35 victimes de féminicide interpellent le gouvernement et proposent des mesures concrètes pour que cessent les violences faites aux femmes.
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121 femmes tuées par leur compagnon ou ex-compagnon en France en 2018. « Ces meurtres auraient pu être évités », selon les proches et familles de 35 victimes dans une tribune publiée sur www.franceinfo.fr. Pour mieux protéger les femmes victimes de violences conjugales, ils proposent au gouvernement des mesures concrètes avant la tenue d’un Grenelle sur le sujet en septembre prochain. Le point sur leurs propositions.

Féminicides : Des mesures concrètes proposées par les proches des victimes

L’inscription du terme « féminicide » dans le Code pénal

Les proches et familles de 35 victimes de féminicide — qui se sentent « méprisés », « totalement oubliés des pouvoirs publics et souvent isolés » — demandent tout d’abord à être reçus dans le cadre du Grenelle des violences conjugales qui se tiendra à la rentrée.

Ils ont des propositions « concrètes » à soumettre au gouvernement pour éviter que des femmes continuent à mourir sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon.

La première est que le terme « féminicide » soit inscrit dans le Code pénal « en tant que crime machiste et systémique : ces femmes sont tuées parce qu’elles sont des femmes par des hommes qui pensent avoir un droit de vie ou de mort sur elles », plaident-ils dans leur tribune.

Des sanctions pour les policiers et gendarmes qui ne prennent pas leurs plaintes

Lorsqu’elles vont prévenir les autorités parce qu’elles se sentent en danger, certaines femmes se voient fréquemment refuser leur dépôt de plainte.

Les proches et familles des victimes réclament « la mise en place de sanctions pour les membres des forces de l’ordre qui manquent à leur devoir en ne prenant pas en compte la parole des femmes qui leur signalent des violences dans leur couple ».

Ils soulignent aussi la nécessité de mettre en place des formations spécifiques dans les cursus de la Police et de la Gendarmerie. « Un module “violence conjugale et féminicide” » devrait aussi être dispensé aux représentants des forces de l’ordre déjà en activité.

L’ouverture systématique d’une procédure lorsqu’un témoin signale des actes de violence

Les femmes victimes de violences ne sont pas toujours en mesure d’aller porter plainte : honte, peur des représailles, restriction de leurs libertés, etc.

L’association demande à ce qu’un signalement de violences faites à une femme par un témoin soit systématiquement suivi de l’ouverture d’une procédure.

Ils demandent aussi la mise en place « d’au moins une unité médico-judiciaire » par département pour « accompagner et soutenir les victimes » et la généralisation du port du bracelet électronique pour tous les hommes reconnus coupables de violences conjugales.

Les proches de victimes estiment aussi que ce sont les hommes violents qui devraient être placés en foyers. Des lieux où ils pourraient « suivre des thérapies ». Un procédé inverse à ce qui se fait actuellement où ce sont souvent les victimes qui ont recours à des solutions d’hébergement d’urgence.