À partir de ce lundi 29 juillet, l’humanité va vivre à crédit jusqu’au 31 décembre et "entamer" une seconde planète pour continuer à boire, à manger, à se chauffer, à se déplacer, à produire. C’est le désormais célèbre Jour du dépassement de la Terre, le jour où l’humanité a consommé toutes les ressources que la planète est capable de produire en un an, creusant toujours plus notre dette écologique.

Nous ne sommes que le 29 juillet et déjà, nous avons utilisé toutes les ressources que la Terre est capable de produire en un an. À l’échelle de la planète, nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres et cultivé plus de terres que ce que la nature peut nous offrir au cours d’une année. Quant à nos émissions de gaz à effet de serre, elles ont été plus importantes que ce que nos océans, nos sols et nos forêts peuvent absorber.
Une date qui tombe de plus en plus tôt
Cette date fatidique, baptisée Jour du dépassement de la Terre (Earth overshoot day, en anglais), est calculée chaque année par le think tank américain Global Footprint Network (GFN), créateur du concept d’empreinte écologique, et relayée par le WWF. Elle grignote peu à peu le calendrier, passant du 29 septembre en 1999 au 29 juillet cette année, signe que notre budget écologique est consommé de plus en plus vite.  
Graph calendrier jour du depassement
Réduire de moitié nos émissions de CO2
"La planète ne peut plus absorber les gaz à effet de serre que nous produisons et cela a pour conséquence des épisodes de canicule et de sécheresse plus fréquents et plus intenses.  Il est donc grand temps d’inverser cette trajectoire et de mettre en œuvre les solutions qui existent et sont connues, tant à l’échelle politique qu’à l’échelle du citoyen pour aller progressivement vers un mode de vie compatible avec les limites de notre planète" appelle Arnaud Gauffier, co-directeur des programmes au WWF France.
Graph overshoot day par pays
Pour revenir à l’équilibre, nous devrions repousser le Jour du dépassement de cinq jours par an. Le principal levier d’action porte sur nos émissions de gaz à effet de serre qui représentent à elles seules 60 % de notre empreinte écologique mondiale. En les réduisant de moitié, nous pourrions déjà gagner 93 jours dans l’année, et faire tomber le Jour du dépassement en octobre. Ce qui n’est pas arrivé depuis 1996.
Pour cela, les États et les entreprises doivent s’aligner sur l’Accord de Paris et construire une économie bas-carbone. Les citoyens peuvent aussi jouer un rôle à leur échelle. Diviser par deux la consommation de protéines animales et le gaspillage alimentaire permettrait de repousser le jour du dépassement de 25 jours par an.
Il faudrait 5 planètes si tout le monde vivait comme un Américain
Graph planetes par pays
Aujourd’hui, le Global footprint network estime qu’il faudrait 1,8 Terre pour tenir le rythme de notre consommation actuelle de ressources. Si tout le monde vivait comme un Français, il faudrait 2,7 planètes et pire encore, si le monde adoptait le mode de vie des Américains, cinq planètes seraient nécessaires ! À l’inverse, si nous vivions tous comme des Indonésiens ou encore des Égyptiens, le jour du Dépassement tomberait respectivement le 18 décembre ou le 25 novembre.  
Concepcion Alvarez @conce1

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